[13/09/2008 20:40:55] NICE (France), 13 sept 2008 (AFP) Contrairement aux Etats-Unis et au Japon, l’Europe a annoncé des mesures limitées face au risque de récession: elle va simplement se donner un peu de marge de manoeuvre budgétaire, aider les PME, et espère à terme un coup de pouce de la BCE avec une baisse des taux. “Nous avons ensemble partagé le même constat, que notre zone faisait face à différents chocs” liés à la flambée de l’inflation, à la crise financière et aux évolutions importantes des taux de changes, a indiqué la ministre française des Finances Christine Lagarde, dont le pays préside l’UE, à l’issue d’une réunion avec ses homologues européens à Nice (Sud de la France). Ce constat partagé a poussé les ministres européens à prendre différentes mesures pour parer à la menace de récession. Samedi, ils ont annoncé un programme pour aider les petites entreprises confrontées à la raréfaction du crédit. Il consistera en quelque 30 milliards d’euros de prêts pour le financement des PME, accordés sur quatre ans par la Banque européenne d’investissement (BEI), dont 15 milliards d’euros au total pour 2008 et 2009.
Ces sommes représentent en moyenne une augmentation de 50% du montant annuel des prêts par rapport aux sommes allouées en 2007. “Ce sont dans ces PME européennes que nous trouvons les gisements de croissance, les gisements d’emplois, les gisements de recherche-développement”, a justifié Christine Lagarde. Face au ralentissement économique, les ministres européens ont aussi décidé de se donner un peu de marge de manoeuvre budgétaire, sans pour autant laisser filer les déficits au dessus de la limite de 3% du PIB tolérée par le Pacte de stabilité européen. Ils se sont mis d’accord pour “laisser jouer” leurs “stabilisateurs automatiques”. Ce mécanisme, prévu par le Pacte, prévoit que les gouvernements puissent laisser leurs finances publiques se détériorer un peu lors des phases de dépression économique, en ne compensant pas les pertes de recettes fiscales. Une mesure qu’ils jugent plus efficace qu’un plan de relance conjoncturel, à l’image de celui qui a été initié aux Etats-Unis en janvier ou au Japon en août. Les ministres ont écarté toute idée d’un tel plan de relance, estimant que les exemples passés n’étaient pas concluants et que certains pays européens n’avaient de toute façon pas de marges budgétaires suffisantes.
Ils ont par ailleurs laissé entendre que les Etats ne devaient pas être les seuls à agir alors que leurs moyens sont limités face au refus de la Banque centrale européenne (BCE) de baisser ses taux d’intérêt. “Nous considérons qu’un bon mix entre politique budgétaire et monétaire peut utilement servir la cause de la croissance”, a indiqué Mme Lagarde, un appel du pied à la BCE pour qu’elle envisage à terme de baisser ses taux pour soutenir la croissance, à l’image de ce qui s’est passé aux Etats-Unis. Mais le président de la BCE Jean-Claude Trichet a réaffirmé que son institut avait “un mandat premier qui est la stabilité des prix”. Et de renvoyer les Etats à leurs responsabilités: “tout ce qui peut être fait pour renforcer la flexibilité de nos économies”, comme les réformes structurelles, le contrôle des déficits et la maîtrise des hausses de salaires, “va dans le sens d’une économie plus souple (…) dans laquelle on peut avoir un meilleur ancrage des anticipations d’inflation”. |
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