Alitalia : négociations de la dernière chance avant la cessation de paiement

 
 
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ère italien du Travail jeudi 11 septembre à Rome (Photo : Andreas Solaro)

[14/09/2008 19:21:58] ROME (AFP) Des tractations présentées de tous côtés comme celles de la dernière chance ont eu lieu toute la journée dimanche entre les repreneurs d’Alitalia, les syndicats et le gouvernement italien pour éviter que la compagnie ne se retrouve dès lundi en état de cessation de paiement.

Une “réunion finale” a été convoquée dimanche soir à partir de 22h00 locales (20h00 GMT) pour des négociations marathon “jusqu’à un accord”, ont fait savoir les organisations syndicales.

Une première nuit de négociations tripartites dans la nuit de samedi à dimanche, avait permis d’enregistrer de légères avancées. Selon le journal Repubblica, les repreneurs auraient amélioré de 100 millions d’euros l’enveloppe proposée pour que les salariés acceptent les nouveaux contrats de travail prévus par le plan de reprise.

Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi s’est engagé personnellement samedi dans les négociations et entend coûte que coûte obtenir des partenaires sociaux un accord qui permettrait à l’Italie de conserver une compagnie aérienne nationale.

Une faillite d’Alitalia serait “un désastre pour le pays entier”, a-t-il martelé samedi, accusant la gauche d’être derrière “les comportements déraisonnables” des salariés.

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à Londres (Photo : Adrian Dennis)

La compagnie vit sous perfusion grâce à un prêt de l’Etat et se trouve au bord du gouffre car les entrepreneurs italiens disposés à la relancer et les syndicats s’opposent sur les conditions de rémunération, les congés ainsi que le contrat unique prévus par le plan de sauvetage.

Le plan de la Cai (Compagnie Aérienne Italienne, société regroupant les repreneurs) prévoit le licenciement de 1.000 pilotes, ce qui est “tout à fait irrecevable”, a répété dimanche matin Massimo Notaro, président de l’Union des pilotes (UP), l’un des deux syndicats de pilotes d’Alitalia.

La perspective d’une faillite imminente d’Alitalia s’est brusquement concrétisée samedi avec l’annonce par l’administrateur de la compagnie -nommé par le gouvernement- qu’elle risquait de ne pas pouvoir garantir tous ses vols, faute d’être en mesure de payer le carburant.

“Jusqu’à demain, nous avons des vols garantis, mais lundi non, car ils ne nous fourniront plus de kérosène”, aurait déclaré Augusto Fantozzi, le commissaire extraordinaire, selon des sources syndicales citées par les agences italiennes. Dans un communiqué, M. Fantozzi a ensuite démenti avoir tenu ces propos alarmistes, reconnaissant seulement avoir expliqué qu'”il existait des difficultés d’approvisionnement qui pourraient représenter un risque pour certains vols”.

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ée d’un avion, le 12 septembre 2008 à l’aéroport de Fiumicino (Photo : Filippo Monteforte)

Le commissaire a également annoncé qu’il allait être contraint de mettre au chômage technique dès lundi les équipages des 34 avions non utilisés par la compagnie.

Détenue à 49,9% par l’Etat, Alitalia, qui perd 3 millions d’euros par jour, s’est déclarée insolvable et a été placée le 29 août sous administration extraordinaire.

Une faillite d’Alitalia serait un revers pour le gouvernement de Silvio Berlusconi, qui avait promis qu’il trouverait des repreneurs italiens, après l’échec de la tentative d’Air France-KLM qui s’était heurtée à l’hostilité des syndicats.

Le plan de la dernière chance prévoit la reprise des activités de transport de passagers par la Cai, qui est prête à mettre un milliard d’euros sur la table, et une fusion avec Air One, la deuxième compagnie de la péninsule.

En revanche, la dette de près de 1,2 milliard d’euros serait reprise dans une seconde société, qui serait liquidée et les activités de maintenance et de fret cédées.

 14/09/2008 19:21:58 – Â© 2008 AFP