Le pétrole dégringole de 4 dollars dans le sillage de Lehman Brothers

 
 
[15/09/2008 12:56:40] LONDRES (AFP)

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Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget)

Le pétrole évoluait lundi matin à ses plus bas niveaux depuis février, autour de 93 dollars à Londres et sous les 97 dollars à New York, la tourmente financière américaine faisant craindre un net ralentissement de la consommation d’énergie, malgré l’arrêt de la production dans le Golfe du Mexique et des violences au Nigeria.

Le prix du baril a perdu près de cinq dollars dans la matinée, tombant jusqu’à 92,84 dollars à Londres et 96,31 dollars à New York, des niveaux ui n’avaient plus été observés depuis février.

A 10H20 GMT (12H20 à Paris), le baril s’échangeait à 93,49 à Londres et à 96,88 à New York, en baisse de respectivement 4,02 dollars et 4,30 dollars.

“La tourmente sur les marchés financiers pèse sur l’atmosphère du marché et renforce la crainte que la croissance de la demande pétrolière ne s’affaiblisse”, commentait Michael Davis, analyste de la maison de courtage Sucden.

Lehman Brothers, l’un des grands noms de Wall Street, qui a enregistré une lourde perte de 3,9 milliards de dollars au troisième trimestre, n’a finalement pas eu d’autre échappatoire que de se placer sous la protection de la loi sur les faillites (Chapitre 11), l’équivalent d’un règlement judiciaire.

En un an, la valeur de son action a été divisée par plus de 16 et sa capitalisation s’est effondrée à 2,49 milliards de dollars.

“Lehman est la plus grande annonce de faillite de l’histoire américaine et avec la rumeur selon laquelle AIG, la plus compagnie d’assurance, serait aussi en difficulté, les gens commencent à se demander qui est à l’abri”.

“Comme l’aggravation de la tourmente financière aux Etats-Unis pourrait frapper la demande pétrolière américaine mais aussi d’autres économies et leur demande énergétique, il semble probable que les percussions sur les matières premières industrielles durent un bon moment”, ajoutait-il.

Ces événements ont balayé les craintes sur la production au Nigeria et dans le Golfe du Mexique, deux très importantes zones de production, qui en temps ordinaire, auraient dû faire bondir les prix du brut.

Dans le Golfe du Mexique, la production restait interrompue après le passage de l’ouragan Ike, qui a frappé les côtes du Texas (sud) dans la nuit de vendredi à samedi. Cependant, la majorité des plates-formes pétrolières en mer, fermées à l’avance, semble avoir été épargnée.

D’autre part, au Nigeria, second producteur de brut africain, le Mend, principal groupe armé de la zone pétrolière du sud du pays, affirme avoir lancé dimanche à l’aube une “guerre du pétrole” suite à des attaques “non provoquées” et menace tous les navires pétroliers et gaziers qui s’approcheront du Delta du Niger.

 15/09/2008 12:56:40 – Â© 2008 AFP