[16/09/2008 09:24:02] ROME (AFP)
Le gouvernement italien a réussi à relancer lundi les négociations en vue d’un accord sur le sauvetage d’Alitalia, malgré l’opposition des syndicats catégoriels, en particulier des pilotes, qui ont été reçus dans la soirée pour tenter de trouver une solution à l’arraché. Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a estimé que le transporteur national courait à la faillite faute d’un accord avec les syndicats et a évoqué un éventuel partenariat avec le groupe allemand Lufthansa, selon l’agence Ansa. “Le moment est venu de faire appel au sens des responsabilités de tous ceux qui hésitent et semblent ne pas savoir que l’alternative” à l’accord “est la faillite, 20.000 emplois en moins”, a dit M. Berlusconi. “La nouvelle Alitalia pourra établir des alliances avec les compagnies internationales (…) et je peux dire que nous regardons du côté de Lufthansa”, a-t-il ajouté. “Il n’y a pas d’autre alternative. Le gouvernement a fait ce qu’il avait promis. Il a trouvé 16 investisseurs qui ont investi 1 milliard d’euros et mis sur pied un plan industriel de manière à ce que la compagnie puisse travailler normalement”, a ajouté M. Berlusconi.
Quatre confédérations syndicales ont signé dans la nuit de dimanche à lundi un accord préliminaire sur le plan de sauvetage de la compagnie, mais les cinq syndicats catégoriels, dont celui des pilotes, des hôtesses et des stewards d’Alitalia, les plus opposés au plan de reprise, ne l’ont pas fait. Une nouvelle rencontre entre le gouvernement et les confédérations syndicales s’est déroulée dans la soirée pour tenter de résoudre encore certains problèmes en suspens et les syndicats catégoriels ont également été reçus après avoir agité la menace d’une grève. Selon des sources syndicales citées par Ansa, la négociation avec le gouvernement pourrait reprendre dans les prochains jours, mercredi ou jeudi, après la disponibilité manifestée par des syndicats catégoriels d’accepter l’accord préliminaire signé par les confédérations. La poursuite des négociations dépend cependant de la volonté des repreneurs d’accepter de discuter de certaines revendications des syndicats, selon la même source. Les neuf syndicats d’Alitalia devraient en revanche se réunir dès mardi pour tenter de définir une position commune. L’accord-cadre prévoit la reprise par la nouvelle Alitalia de 12.500 salariés (1.550 pilotes, 3.300 hôtesses et stewards et 7.650 techniciens, employés et cadres dirigeants) sur les 17.500 d’Alitalia et d’Air One, deuxième compagnie italienne, avec laquelle elle doit fusionner, selon le plan de reprise. Alitalia emploie environ 11.000 personnes actuellement dans le transport de passagers. Les suppressions d’emplois devraient donc être d’environ 3.000 parmi les salariés d’Alitalia et d’Air One, les activités de maintenance et de fret qui emploient environ 2.000 personnes devant elles être cédées.
L’accord de la nuit dernière permet cependant au gouvernement de Silvio Berlusconi de sauver la face. Le Cavaliere s’était en effet engagé à trouver des repreneurs italiens, après l’échec de la tentative d’Air France-KLM qui s’était heurtée aux syndicats en avril. Mais la faillite ne s’éloigne pas pour autant. Tous les vols sont assurés lundi mais la compagnie, qui perd 3 millions d’euros par jour, pourrait à court terme ne plus tous les assurer, faute de pouvoir payer le carburant, et les premières mises au chômage technique vont prendre effet, a prévenu samedi le commissaire extraordinaire nommé par le gouvernement pour gérer Alitalia, Augusto Fantozzi. Détenue à 49,9% par l’Etat, Alitalia s’est déclarée insolvable et a été placée le 29 août sous administration extraordinaire. |
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