[16/09/2008 13:49:53] PARIS (AFP) Les acteurs du logiciel libre rêvent de conquérir le grand public en se positionnant sur le marché en vogue des mini-ordinateurs portables, où ils viennent bousculer l’hégémonie de Microsoft dans le monde des PC. La société française Mandriva, qui distribue le système d’exploitation Linux dans plus de 140 pays, vient d’annoncer le lancement d’une solution spécifique, “Mandriva Mini”, pour ces PC à bas prix, également dits “netbooks”. Elle se caractérise par un démarrage rapide (20 secondes en moyenne), une “gestion optimale de la batterie” pour assurer plusieurs heures d’autonomie et une “interface très graphique et adaptée aux petits écrans”, selon Mandriva. Pour son PDG François Bancilhon, l’arrivée des petits ordinateurs “est le tournant qui va faire réussir Linux sur le poste de travail”, alors qu’il est aujourd’hui “réservé aux spécialistes”. Un de ses concurrents, le sud-africain Ubuntu, a également présenté en juin une version de Linux conçue pour ces machines, “Netbook Remix”. A la différence d’un logiciel sous licence, Linux donne accès à son code source (le “noyau” du logiciel), c’est-à-dire que les formats et protocoles informatiques utilisés dans sa programmation sont libres d’utilisation. Personnalisables, plus légers, moins gourmands en énergie et moins chers que le système d’exploitation Windows de Microsoft, les logiciels libres sont, de l’avis de nombreux analystes, particulièrement adaptés aux mini-PC, destinés à surfer sur l’internet et beaucoup moins puissants qu’un ordinateur classique. Beaucoup de constructeurs ont donc fait le choix de faire tourner leurs machines sous Linux, à l’image de l'”EeePC” d’Asus, pionnier sur ce marché naissant mais promis à un bel avenir. Il pourrait se vendre 5 millions de “netbooks” cette année et 50 millions d’ici à 2012, d’après les estimations de l’institut Gartner. Un défi pour Microsoft, dont le système d’exploitation est présent dans 90% des PC mondiaux. “Il l’a senti et a sorti immédiatement une version plus légère et moins chère” de Windows XP, dont il a pourtant cessé la commercialisation au profit de Vista sur les micro-ordinateurs classiques, souligne Mathieu Poujol, de Pierre Audoin Consultants (PAC). “On le voit plus comme une opportunité que comme une menace”, se défend Philippe Perechodkin, chef de produit Windows chez Microsoft France. Pour lui, Windows peut faire valoir des atouts comme “une interface connue, où l’utilisateur n’est pas dérouté, une compatibilité reconnue et un système de messagerie instantanée plébiscitée par la catégorie d’utilisateurs friands de ces mini-PC”. Conséquence de cette stratégie offensive, les mini-PC lancés récemment, par Dell, Lenovo et bientôt Samsung, proposent le logiciel de Microsoft. Pour autant, Linux semble bien résister. “Au deuxième trimestre, environ 30% des mini-PC fonctionnaient sous Linux dans les marchés matures, et 50% en moyenne, voire plus, dans les pays émergents”, détaille Annette Jump, analyste chez Gartner. Une tendance qui devrait se poursuivre, estime-t-elle. “C’est une situation très différente de ce qui se passe dans les PC traditionnels, où Linux a une très faible part de marché”, ajoute-t-elle. Reste à savoir si les acteurs du logiciel libre parviendront à maintenir durablement leurs positions face à la contre-attaque du géant américain. |
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