[16/09/2008 20:05:54] ROME (AFP)
Les tractations sur l’avenir d’Alitalia ont marqué le pas mardi, dans l’attente de nouvelles rencontres mercredi, alors que le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi met une pression accrue sur les syndicats pour arriver à un accord. Les neuf syndicats d’Alitalia, qui devaient se réunir mardi après-midi afin de trouver une position commune sur le plan de sauvetage, ont repoussé leur rencontre qui “devrait avoir lieu demain (mercredi)”, selon Guido Barcucci, responsable de la Filt-Cgil. Ils n’auront donc que peu de temps pour s’entendre avant la reprise le même jour des négociations avec le gouvernement et la Compagnie aérienne italienne (Cai), l’alliance des entrepreneurs italiens disposés à reprendre les activités de transport de passagers d’Alitalia. L’administrateur délégué de la Cai, Rocco Sabelli, a en revanche poursuivi mardi ses rencontres avec des membres du gouvernement. Le gouvernement entend arriver à un accord avant l’assemblée générale de la Cai jeudi au cours de laquelle les entrepreneurs décideront “s’ils vont de l’avant ou s’ils retirent leur offre” face au blocage syndical, a averti le ministre du Travail Maurizio Sacconi. Alors qu’une faillite d’Alitalia serait un grave revers pour Silvio Berlusconi, qui s’était engagé à trouver des repreneurs italiens après l’échec de la tentative d’Air France-KLM, le Cavaliere a mis une pression accrue sur les syndicats. “J’ai confiance dans le bon sens des gens (…) L’alternative, c’est la faillite” et le licenciement de 20.000 salariés, a-t-il martelé mardi depuis Paris, selon des propos rapportés par les médias italiens.
Le plan de la Cai prévoit 3.250 suppressions de postes, a-t-il rappelé. La compagnie emploie environ 11.000 personnes et 8.300 personnes sont regroupées depuis 2006 dans une entité baptisée Alitalia Servizi, chapeautée par une holding publique et regroupant les services de maintenance. Le gouvernement a réussi à relancer les négociations lundi en parvenant à un accord-cadre avec les repreneurs et les seules confédérations syndicales qui prévoit la reprise par la nouvelle Alitalia de 12.500 salariés (mille de plus que dans le plan initial), ce qui a déclenché la colère des syndicats de pilotes, d’hôtesses et de stewards. Ces derniers, qui avaient agité la menace d’une grève, ont finalement manifesté pour certains leur disponibilité à accepter cet accord après une rencontre avec le gouvernement. “Les positions sont encore très éloignées”, a cependant estimé mardi le président du syndicat de pilotes Anpac, Fabio Berti. Les repreneurs veulent faire accepter par les syndicats une diminution des salaires et une augmentation de la durée du travail. Un appel à la grève a été lancé pour mercredi de 12H00 à 16H00 (10H00 GMT à 14H00 GMT) par le syndicat minoritaire Cub Trasporti. Le gouvernement n’hésitera pas à réquisitionner les pilotes en cas de grève, a assuré Maurizio Sacconi. La compagnie, qui ne pourra bientôt plus payer son carburant, se rapproche chaque jour un peu plus de la faillite. Le commissaire extraordinaire nommé pour gérer Alitalia, Augusta Fantozzi, a indiqué mardi qu’il avait reçu de premières manifestations d’intérêt pour des activités du groupe qui doivent être cédées, comme la maintenance lourde, ainsi que pour des avions.
Détenue à 49,9% par l’Etat, Alitalia, insolvable, a été placée fin août sous administration extraordinaire. Mardi, deux sociétés du groupe, dont la low-cost Volare, ont à leur tour été placées sous la même procédure. |
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