La chute de Lehman précipite la britannique HBOS dans une nouvelle tourmente

 
 
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ège de la banque britannique HBOS à Edimbourg (Photo : Ed Jones)

[16/09/2008 16:45:47] LONDRES (AFP) Le cours de la banque britannique HBOS a été divisé par deux en deux jours, la chute de Lehman Brothers ayant ravivé des doutes concernant la solidité de son financement, ce qui a contribué à précipiter la Bourse de Londres à son plus bas niveau depuis juin 2005.

Après avoir déjà chuté de près de 18% lundi, l’action du groupe bancaire Halifax-Bank of Scotland s’est effondrée de plus de 37% mardi en cours de séance, soit un repli de 51% depuis le début de la semaine.

Elle a terminé en recul de 21,72% à 182 pence, portant son repli à 36% sur deux jours, et à 63% sur les douze derniers mois.

Cet effondrement, accompagné d’une dégringolade générale des autres valeurs bancaires, a fait plonger l’indice vedette de la Bourse de Londres, le Footsie-100, qui a fini en baisse de 3,43%.

Le baromètre de la place londonienne est même tombé en séance en-dessous de la barre symbolique des 5.000 points, du jamais vu depuis la séance du 9 juin 2005.

La déroute d’HBOS a été déclenchée par le dépôt de bilan, lundi matin, de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers.

Cet événement a réveillé chez les investisseurs londoniens des craintes concernant le financement de sa consoeur, qui pourrait être affecté par les turbulences à Wall Street.

Selon des analystes du secteur, la perspective d’une vente panique de certains actifs de Lehman a fait craindre une fonte de la valeur des actifs des autres groupes du secteur, ce qui entraînerait de nouvelles dépréciations massives.

Par ailleurs, la crise financière a fait remonter les taux du crédit interbancaire (celui auquel les banques se prêtent mutuellement de l’argent) en Grande-Bretagne et ailleurs, ce qui devrait provoquer un bond du coût du refinancement des grandes banques.

La Banque d’Angleterre a d’ailleurs injecté en deux jours 25 milliards de livres (plus de 31 milliards d’euros) sur le marché monétaire britannique, pour apaiser les tensions sur le marché du crédit, et les établissements de la place se sont arraché aussitôt ces liquidités, ce qui accrédite l’idée qu’elles ont d’importants besoins de financement.

HBOS est grâce à sa filiale Halifax numéro un des prêts immobiliers en Grande-Bretagne, mais elle a donc également d’importants besoins de financement, évalués à près de 128 milliards de livres, fin 2007, par Alex Potter, analyste chez Collins Stewart (en données brutes).

Il a cependant ajouté que le montant net était sans doute bien moindre, de l’ordre de moins de 40 milliards de livres, si l’on déduit l’ensemble des liquidités que la banque serait en mesure de mobiliser à court terme.

La banque a également tenu un discours rassurant, insistant sur la qualité de son bilan.

“HBOS a une base de capitaux solide et continue à se financer de manière très satisfaisante”, a annoncé HBOS dans un bref communiqué publié en milieu d’après-midi.

“Le groupe a le meilleur niveau de capitaux – un critère clé de solidité financière – de toutes les grandes banques du pays”, avait auparavant déclaré à l’AFP un porte-parole du groupe.

Depuis l’éclatement de la crise financière l’été dernier, HBOS est régulièrement la cible d’attaques boursières, qui avaient même poussé le régulateur britannique des marchés, la FSA, à lancer une enquête (finalement restée sans suite) pour démasquer d’éventuelles manipulations de cours.

Le 19 mars, le titre HBOS avait ainsi perdu jusqu’à 17% après des rumeurs signalant qu’elle avait demandé un financement d’urgence à la Banque d’Angleterre, ce qui s’était avéré faux.

Cette affaire s’était déroulée deux jours après l’annonce du rachat en urgence de la banque américaine Bear Stearns par sa compatriote JPMorgan, un contexte très similaire à la nouvelle tourmente que traverse le secteur financier depuis ce week-end.

 16/09/2008 16:45:47 – Â© 2008 AFP