[17/09/2008 08:12:18] TOKYO (AFP)
La plupart des Bourses d’Asie rebondissaient mercredi après l’annonce du plan de sauvetage de l’assureur américain , qui épargne au système financier mondial un nouveau cataclysme immédiat. La banque centrale américaine, inflexible dimanche devant les difficultés de Lehman Brothers, a opéré mardi un virage à 180 degrés, en apportant une aide inédite de 85 milliards de dollars à l’assureur AIG pour éviter une crise financière planétaire. La Réserve fédérale (Fed) s’est résolue à prêter elle-même les sommes nécessaires à AIG alors que l’ex-numéro un mondial de l’assurance ne disposait plus que de quelques heures avant de devoir déposer son bilan. L’Etat américain recevra en échange 79,9% de son capital, a annoncé la banque centrale dans un communiqué. Les actionnaires actuels se retrouveront réduit à la portion congrue à l’issue de cette quasi-nationalisation. L’ensemble des actifs d’AIG, qui se montaient à 1.050 milliards de dollars à la fin juin, seront apportés comme garantie à la banque centrale. Les investisseurs restaient toutefois sur leurs gardes, craignant d’autres mauvaises surprises après l’avalanche de défaillances de géants de la finance américains qui a semé l’effroi à Wall Street ces dernières semaines. Après un plongeon de 4,95% mardi, l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo repartait en hausse de 2,08% mercredi à la mi-séance. Vers 03H00 GMT, Séoul bondissait de 2,96%, Manille de 2,28%, Taipeh de 1,61%, Jakarta de 1,80% et la Nouvelle-Zélande de 1,37%. Mais à la même heure à Hong Kong, l’indice Hang Seng cédait 0,43% après avoir démarré en fanfare, tandis qu’à Shanghai, l’indice composite était pratiquement stable (+0,02%). Sydney reculait pour sa part de 0,09% et Singapour de 0,33%. La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé mardi soir qu’elle allait consentir à AIG un prêt pouvant aller jusqu’à 85 milliards de dollars, qu’elle a justifié par les dangers que pourraient faire courir une faillite de l’assureur à des marchés financiers fragilisés. En contrepartie, l’Etat américain va recevoir une participation de 79,9% dans le capital de l’assureur. Avant cette annonce officielle, le Dow Jones, indice vedette de la Bourse de New York, avait terminé en hausse de 1,30% et le Nasdaq de 1,28%, soutenus par des rumeurs d’une intervention publique pour sauver AIG de la faillite. Les bourses européennes avaient pour leur part fermé sur des pertes modérées.
L’intervention de la Fed “est considérée comme le premier pas vers une stabilisation du marché financier, et cela entraîne des rachats” d’actions, a expliqué Masatoshi Sato, courtier chez Mizuho Investors Securities. Mais “les principes qui guident les autorités financières restent peu clairs”, a-t-il déploré, en rapportant que le marché se demande pourquoi la Fed et le Trésor américain ont sauvé AIG, Freddie Mac et Fannie Mae tout en laissant tomber Lehman Brothers. “Les risques sont encore élevés et le marché va probablement rester instable pendant un certain temps”, a prédit M. Sato. AIG a beau être provisoirement tirée d’affaire, les investisseurs se demandent maintenant quelle sera la prochaine institution financière américaine à tomber, a fait remarquer Akira Ishida, gérant chez Chuo Securities. “Il est raisonnable pour les investisseurs de penser que si une gigantesque institution comme AIG souffre à ce point, il existe beaucoup d’autres entreprises plus petites dont les problèmes restent à révéler”, a déclaré M. Ishida, interrogé par Dow Jones News Wires. “Les résultats des banques américaines seront publiés le mois prochain. Les investisseurs observeront également attentivement les résultats des firmes japonaises pour le trimestre de juillet à septembre, afin de déterminer l’impact de l’effondrement de Lehman Brothers”, a-t-il indiqué. La Fed a par ailleurs annoncé mardi le maintien de son taux directeur à 2%, malgré l’accélération de la crise financière qui avait alimenté l’idée d’un rabaissement du loyer de l’argent. La Banque du Japon (BoJ) devait pour sa part annoncer mercredi sa décision de politique monétaire mensuelle, les économistes pariant tous sur un maintien du loyer de l’argent inchangé à 0,50%. Les grandes banques centrales mondiales ont toutes déversé des milliards de dollars, d’euros ou de yens ces derniers jours dans leurs systèmes bancaires respectifs pour tenter de calmer les marchés. La BoJ a encore injecté 2.000 milliards de yens (13,3 milliards d’euros) mercredi. |
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