[17/09/2008 10:50:53] PARIS, 17 sept 2008 (AFP)
Le numéro un mondial de l’acier ArcelorMittal a annoncé mercredi un plan d’économies de 4 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros) sur les cinq prochaines années, avec à la clé des “réductions d’effectifs” dont l’ampleur n’a pas été précisée. Il a en outre annoncé viser une hausse de 47,3% de son résultat brut d’exploitation (Ebitda) sur les neuf premiers mois de 2008, à plus de 21,5 milliards de dollars (15,1 milliards d’euros), selon une présentation mise en ligne sur son site à l’occasion de deux journées de rencontres de la direction avec les investisseurs à Londres. Dans un communiqué, le groupe a annoncé “la mise en place d’un nouveau plan de +gains de gestion+ destiné à réaliser des économies d’échelle à hauteur de quatre milliards de dollars US au cours des cinq prochaines années”. “Ce plan visera principalement à accroître la productivité du personnel, à réduire la consommation d’énergie et à baisser les coûts de production afin d’augmenter le rendement et d’améliorer la qualité des produits”, a-t-il précisé. La réalisation de ce plan passera par “des gains de productivité et des réductions d’effectifs à travers des plans de départ à la retraite volontaires, une attrition naturelle (départs naturels, ndlr) et une rationalisation ciblée”, selon une présentation en ligne sur le site du groupe. ArcelorMittal n’a toutefois pas précisé l’ampleur de ces “réductions d’effectifs”. Contacté par l’AFP, un porte-parole a dit n’avoir aucune information supplémentaire. ArcelorMittal emploie 320.000 personnes dans plus de 60 pays. L’actualité sociale du groupe a été marquée ces derniers mois par la décision de supprimer 575 postes d’ici à 2009 dans l’aciérie de Gandrange (Moselle), projet qui avait provoqué grèves du personnel et protestations de responsables politiques, en vain. Le nouveau plan devrait lui permettre d’économiser 30 dollars par tonne d’acier produite, selon la présentation. ArcelorMittal a précisé mercredi avoir déjà dégagé 1,6 milliard de dollars d’économies (“synergies”) depuis la fusion d’Arcelor et Mittal Steel en juin 2006 qui avait donné naissance au numéro un mondial du secteur, trois fois plus gros que son concurrent direct, le japonais Nippon Steel. En 2007, à l’issue de son premier exercice intégral depuis sa naissance, le groupe avait dégagé un Ebitda de 19,4 milliards de dollars, en hausse de 27%, ainsi qu’un bénéfice net record de 10,36 milliards de dollars (7,5 milliards d’euros), en croissance de 30% sur un an. Sur le seul premier semestre de 2008, il a déjà battu toutes les attentes avec un bond de son bénéfice net de 31%, à 8,2 milliards de dollars, et de 114% sur le seul deuxième trimestre, à 5,8 milliards de dollars. Il avait alors dit s’attendre à un troisième trimestre encore meilleur, grâce à des prix de l’acier en hausse, une forte demande des pays émergents et l’augmentation de son autosuffisance en matières premières, une tendance confirmée par la prévision d’Ebitda dévoilée mercredi. Grâce à cette demande soutenue, les prix de l’acier devraient rester “structurellement élevés”, “au-dessus de 1.000 dollars la tonne dans les années à venir”, a-t-il répété, tout en notant que “la rentabilité de l’industrie s’est légèrement détériorée”. “En dépit du ralentissement économique mondial, le marché mondial de l’acier devrait continuer à croître de 3 à 5% dans les prochaines années”, porté notamment par la Chine et les pays émergents alors que les pays développés ne représentent aujourd’hui plus qu’un tiers du marché mondial de l’acier (contre la moitié en 2000). ArcelorMittal vise toujours en outre une augmentation de ses volumes de production de 20 millions de tonnes entre 2007 et 2013, à 130 millions de tonnes. Mercredi vers 11H15 (09H15 GMT), l’action ArcelorMittal reculait de 1,68% à 42,37 euros dans un contexte de repli des cours des matières premières. Le CAC 40 progressait de 0,34%. |
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