Pétrole : le baril rebondit après le sauvetage d’AIG, sur fond de craintes au Nigeria

 
 
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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[17/09/2008 13:10:58] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole rebondissaient nettement mercredi matin, alors que l’annonce du sauvetage de l’assureur AIG soulageait un peu les craintes sur l’économie mondiale et que les opérateurs portaient leur attention sur une production perturbée par les violences au Nigeria et le passage d’Ike.

A 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de Brent pour livraison en novembre s’échangeait à 91,73 dollars, en hausse de 2,51 dollars sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

A la même heure, le “light sweet crude” pour livraison en octobre valait 93,94 dollars à New York, prenant 2,79 dollars.

Les cours du baril ont rebondi dans la matinée jusqu’à 93,21 dollars à Londres et 95 dollars à New York.

Un ensemble de facteurs se conjugaient mercredi pour ranimer un pétrole totalement défait ces derniers jours par la tourmente financière.

“Il y a les mesures prises par la Fed la nuit dernière pour sauver AIG, les problèmes au Nigeria, une petite remontée de l’euro face au dollar et des stocks américains qu’on attend en forte baisse aujourd’hui (mercredi)”, citait pêle-mêle Robert Montesfusco, courtier chez Sucden.

Depuis l’annonce du dépôt de bilan de la banque Lehman Brothers lundi, les cours du brut ont lâché plus de 8 dollars. Mardi, ils ont touché leurs plus bas niveaux depuis sept mois, sous 90 dollars à Londres (88,99 dollars) et 90,55 dollars à New York, soit une dégringolade de près 60 dollars au total en deux mois.

La Fed américaine, qui avait laissé sans sourciller la banque Lehman Brothers sombrer dimanche, a apporté une aide inédite de 85 milliards de dollars à l’assureur AIG pour éviter une crise financière planétaire.

Cette annonce, qui a entraîné un timide rebond des Bourses européennes et asiatiques, signifie, pour le pétrole, que les perspectives de demande pourraient être moins lugubres qu’on s’y attendait depuis ce week-end.

Par ailleurs, les investisseurs, obnubilés depuis dimanche par la crise financière, commencent à se pencher sur les événements du Nigeria, deuxième producteur de brut africain. Depuis dimanche, l’industrie pétrolière y est la cible d’une violente série d’attaques.

Le principal groupe armé du sud du Nigeria a annoncé tôt mercredi avoir détruit une station de pompage relais de la compagnie anglo-néerlandaise Shell.

Il s’agit de la troisième attaque revendiquée par le Mend contre une installation de Shell depuis qu’il a proclamé dimanche une “guerre du pétrole” dans le sud du Nigeria sous le nom de code “Ouragan Barbarossa”.

Actuellement, la production du Nigeria oscille entre 1,8 et 2 millions de barils par jour, contre 2,6 mbj il y a deux ans.

Enfin, le marché s’attend à une très forte chute des réserves pétrolières américaines après le passage coup sur coup des ouragans Gustav et Ike.

Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les stocks de brut auraient fondu de 4,87 millions de barils (mb) lors de la semaine achevée le 12 septembre. Les réserves d’essence auraient plongé de 4,4 mb, celles de distillats (qui comprennent le diesel et le fioul de chauffage) de 2,3 mb.

Prenant acte de l’ampleur du ralentissement économique mondial et des risques pesant sur la demande pétrolière, la banque d’investissement Goldman Sachs a révisé ses prévisions de prix pour le baril: elle table dorénavant sur un prix moyen de 115 dollars au lieu de 149 dollars en 2008, et sur un baril à 125 dollars au lieu de 142 dollars, en 2009.

La veille, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait révisé ses prévisions de hausse de la demande de brut en 2008 dans le monde à 1,02% contre une précédente estimation de 1,17%.

 17/09/2008 13:10:58 – Â© 2008 AFP