[18/09/2008 03:12:48] PARIS (AFP)
Les marchés boursiers du monde entier ont essuyé pour le troisième jour consécutif de sévères pertes mercredi, inquiets des menaces qui pèsent sur la planète financière qui va de bouleversement en bouleversement. La Bourse de New York a connu mercredi une nouvelle déroute, avec une accélération des pertes en fin de séance, en raison de nouvelles attaques contre les valeurs financières: le Dow Jones a cédé 4,06% et le Nasdaq 4,94%. L’or et les bons du Trésor américains, deux placements qui servent traditionnellement de refuge en temps de crise, ont connu mercredi une journée historique, avec l’arrivée massive sur ces marchés d’investisseurs paniqués par l’effondrement des valeurs financières. Cette vague d’achats a été l’un des signes les plus tangibles de l’acuité d’une crise qui semble s’emballer après l’annonce de la nationalisation en urgence, dans la nuit de mardi à mercredi, de l’assureur américain AIG, et du dépôt de bilan de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers, lundi. Sur le London Bullion Exchange de Londres, l’or a fait un bond de 55 dollars (+7%), pour finir à 834 dollars l’once. A New York, le métal jaune a enregistré sa plus forte hausse quotidienne en dollars jamais enregistrée, selon la chaîne d’information financière CNBC: il est passé de 779,75 à 868,50 dollars. “C’est la marque d’un énorme stress financier”, a commenté Thomas Stolper, économiste chez Goldman Sachs. A la Bourse de New York, les pertes s’intensifiaient en fin de matinée, sous l’effet de nouvelles attaques sur les valeurs financières, alors que le sauvetage de AIG confortait les analyses les plus pessimistes sur la gravité de la crise: le Dow Jones perdait 3,09% et le Nasdaq 3,60%. Bear Stearns, Fannie Mae et Freddie Mac, Lehman Brothers, AIG: les autorités américaines ont éteint comme elles le pouvaient les incendies qui menaçaient leur système financier mais il leur reste maintenant à régler le sort de la banque Washington Mutual.
Dans le sillage de Wall Street, les Bourses européennes ont toutes plongé et clôturé mercredi en baisse, les valeurs financières encaissant les plus fortes pertes. Le soutien apporté par la Réserve fédérale américaine (FED) qui a secouru AIG, lui octroyant une aide inédite de 85 milliards de dollars afin d’éviter une crise financière, n’a que temporairement rassuré les places boursières qui s’interrogent sur le nom de la prochaine victime de la crise financière. Mercredi, l’oeil du cyclone, jusqu’ici concentré sur Wall Street, se déplaçait vers les autres établissements perçus comme les prochains “maillons faibles”, au premier rang desquels le groupe bancaire Halifax-Bank of Scotland (HBOS), qui devrait être rachetée en urgence par sa rivale Lloyds TSB. La Bourse de Londres qui avait ainsi pourtant commencé dans le vert mercredi a décroché à la clôture, plombée par de nouvelles inquiétudes sur la banque HBOS, qui devrait être rachetée par Lloyds TSB. L’indice Footsie-100 des principales valeurs a reculé de 2,25%. La banque HBOS a cédé 19,18% à 147,10 pence. En revanche Barclays, après ce qui pourrait être un coup de maître, le rachat pour presque rien des activités de Lehman Brothers aux Etats-Unis, a gagné 3,17% à 317,75 pence. La Bourse de Paris a plongé à son plus bas niveau depuis mai 2005, le CAC 40 chutant de 2,14% et prolongeant un début de semaine cauchemardesque, dans un marché tétanisé par les déboires du secteur financier. L’indice vedette est tout juste resté au dessus des 4.000 points (4.000,11 points). La plupart des valeurs bancaires se sont enfoncées dans le rouge. L’indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a abandonné 1,75% à 5.860,98 points, le sauvetage in extremis de l’assureur américain AIG n’ayant pas fait cessé les tourments des banques. Là également les valeurs financières ont dévissé.
L’onde de choc a aussi été ressentie sur les autres bourses européennes, Amsterdam (-3,83%), Bruxelles (-3,13%) et Istanbul (-2,99%) étant les plus atteintes. A Moscou, l’Agence fédérale de régulation des marchés financiers a pris une décision exceptionnelle: arrêter purement et simplement les échanges et convoquer une réunion de crise entre responsables concernés. Les deux indices, au moment de leur suspension, affichaient des baisses de 6,39% pour le RTS et de 3,09% pour le Micex. En Asie, presque toutes les places de la région ont démarré en forte hausse mais certaines d’entre elles ont rapidement inversé la tendance, le pessimisme reprenant le dessus. Tokyo a gagné 1,21% mercredi en clôture, l’humeur acheteuse des intervenants s’émoussant toutefois en fin de séance, après un démarrage en fanfare. Séoul a gagné 2,70%, Taïpeh 0,77%, Manille 1,46% et la Nouvelle-Zélande 1,32%. En revanche, Hong Kong s’est replié de 3,63%, Shanghai de 2,90% et Sydney de 0,60%. Singapour a perdu 2,26%, Bombay 1,84%, Bangkok 2,71% et Kuala Lumpur 1,04%. |
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