Bourses européennes dans le rouge malgré l’action des banques centrales

La Bourse de Francfort, le 16 septembre 2008 (Photo : Thomas Lohnes)

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge jeudi, après la publication d’indicateurs américains moins bons qu’attendu et en raison d’inquiétudes persistantes dans le secteur financier, malgré l’action concertée des banques centrales visant à augmenter la liquidité des marchés.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé qu’elle allait apporter 180 milliards de dollars aux marchés financiers par le biais d’accords de prêts avec la Banque centrale européenne (BCE) et leurs collègues de Suisse, d’Angleterre, du Japon et du Canada. Mais après avoir ouvert en hausse, les places européennes ont cependant cloturé à la baisse.

“Les craintes sont toujours présentes”, a souligné Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities. “Après la faillite de (la banque d’affaires) Lehman Brothers, les angoisses d’une propagation du risque systémique ne sont pas éteintes”.

L’Eurostoxx 50 s’est replié de 0,59%.

La Bourse de Paris a de nouveau terminé en forte baisse, le CAC 40 reculant de 1,06% sous le seuil des 4.000 points, dans un marché nerveux, plombé par des perspectives économiques et financières moroses.

L’indice vedette a lâché 42,25 points à 3.957,86 points, son plus bas niveau depuis le 3 mai 2005, dans un volume d’échanges élevé de 8,206 milliards d’euros, ce qui porte à 8,63% son recul sur la semaine.

Les valeurs financières, chahutées en début de séance, ont monté : Dexia à +4,23% à 8,576 euros, BNP Paribas à +2,99% à 57,87 euros, Société Générale à +2,74% à 55,86 euros. Seul Crédit Agricole (-3,18% à 11,40 euros) a évolué dans le rouge.

En revanche, Pernod Ricard a plongé de 9,85% à 55,89 euros, pénalisé par la défiance envers le secteur des vins et spiritueux, tandis que ArclorMittal (-6,04% à 37,27 euros) continuait de pâtir de la désaffection des investisseurs pour les titres liés au matières premières.

La Bourse de Londres a terminé dans le rouge, ne parvenant pas à profiter jusqu’au bout du soulagement au moins temporaire lié au rachat de la banque britannique HBOS par sa consoeur Lloyds TSB.

L’indice Footsie-100 des principales valeurs a terminé en baisse de 32,40 points, soit 0,66% à 4.880 points, un plus bas en clôture depuis mai 2005.

HBOS a cependant été la plus forte hausse de la journée après ce sauvetage, gagnant 17,34% à 172,60 pence. Mais, initialement séduit par l’initiative de Lloyds TSB, le marché a finalement changé d’avis, et le titre Lloyds a cédé 15,10% à 237,50 pence.

Les autres banques n’ont pas été beaucoup plus en forme, Barclays cédant 5,27% à 301 pence et Royal Bank of Scotland 4,49% à 161,80 pence.

British Airways a perdu 10,79% à 217 pence avec la remontée du prix du pétrole au cours des deux derniers jours.

La Bourse de Francfort a fini légèrement dans le vert, les performances de Volkswagen compensant la morosité qui règne toujours sur les valeurs bancaires.

L’indice Dax des trente valeurs vedettes a gagné 0,04% pour finir à 5.863,42 points, après trois séances consécutives de nette baisse. Le MDax, qui regroupe les valeurs moyennes, a fini en baisse de 1,04% à 7.419,80 points.

Star de la séance, Volkswagen s’est envolé de 26,57% à 304 euros. Le constructeur est maintenant une filiale de Porsche (+0,04% à 80,55 euros sur le marché libre), qui veut à terme monter encore plus dans son capital.

Commerzbank a lâché 1,89% à 13,22 euros, après avoir pourtant annoncé que l’intégration de Dresdner Bank, qu’elle a racheté à Allianz (-5,53% à 89,40 euros), progressait bien.

La Bourse suisse a clôturé sur un recul de 0,47% à 6.623,25 points. L’action UBS a cependant clôturé en hausse de 1,59% à 15,95 francs suisses après avoir atteint un plus haut en séance de 18,09 francs suisses. De même, le numéro deux bancaire helvétique Credit Suisse a fini à 47,20 francs suisses (+ 2,83%) après un maximum en séance de 50,30 francs suisses.

L’indice Bel-20 de la Bourse de Bruxelles a clôturé sur une baisse de 0,18% à 2.783,91 points. Le groupe d’imagerie médicale Agfa-Gevaert a accusé la plus forte baisse de l’indice (-9,07% à 4,64 euros).

Les valeurs bancaires en revanche se sont reprises: Dexia a progressé de 3,96% à 8,565 euros, Fortis de 2,33% à 6,837 euros et KBC de 1,60% à 57,375 euros.

A Madrid, l’indice Ibex-35 a fini en baisse de 0,28% à 10.631,6 points.

Les valeurs financières, qui avaient fortement baissé mercredi ont connu jeudi des fortunes diverses.

Santander a reculé de 0,4% à 9,95 euros, BBVA de 1,06% à 10,3 euros, tandis que Bankinter a augmenté de 6,03% à 7,38 euros et Popular de 2,74% à 7,50 euros.

A Milan, l’indice SP/Mib a reculé de 0,99% à 25.664 points à la clôture.

Dans la foulée du sauvetage de la banque britannique Hbos, les établissement MPS et Intesa Sanpaolo ont affiché de bons résultats avec +3,62% à 1,744 EUR et +1,93% à 3,545 EUR.

Le PSI-20, indice vedette de la Bourse de Lisbonne, a clôturé en baisse de 3,19% à 7.698,53 points, atteignant son plus bas niveau depuis 2005.

L’électricien EDP a été le plus pénalisé (-4,29%) lors d’une session où 19 des 20 titres du PSI-20 ont fini dans le rouge. Le secteur bancaire a également enregistré de fortes baisses, BPI reculant de 4,85% et BCP de 1,59%.