Crise financière : le gouvernement américain agira pour la stabilité et la confiance, assure Bush

 
 
[18/09/2008 19:03:59] WASHINGTON (AFP)

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ésident George W. Bush, le 18 septembre 2008 à Washington (Photo : Jim Watson)

Le président George W. Bush s’est dit inquiet jeudi des risques que faisait peser la crise financière à l’économie américaine et a indiqué que son gouvernement ferait ce qu’il faudrait pour rétablir la stabilité sur les marchés et la confiance des investisseurs.

“Les Américains sont inquiets de la situation sur nos marchés financiers et de l’état de notre économie et je partage leurs inquiétudes”, a dit M. Bush, rompant le silence observé depuis lundi sur une crise qui est allée s’amplifiant depuis lors.

Au lendemain d’une nouvelle débandade à Wall Street, M. Bush a invoqué les mesures “extraordinaires” prises récemment par son gouvernement et, dans la nuit encore, par la Réserve fédérale.

“Ces mesures sont nécessaires et importantes, et les marchés sont en train de s’y ajuster”, a dit M. Bush qui, dans un signe de la gravité de la situation, a annulé tard mercredi des voyages prévus en Alabama et en Floride pour continuer à “surveiller de près” l’évolution sur les marchés financiers et “consulter (ses) conseillers économiques”.

Malgré ces mesures, “nos marchés financiers continuent à faire face à de graves défis”, a-t-il dit.

“Les Américains peuvent être sûrs que nous allons continuer à agir pour renforcer et stabiliser nos marchés financiers et renforcer la confiance des investisseurs”, a-t-il dit, laissant ouverte la possibilité de nouvelles interventions fédérales.

M. Bush s’exprimait après l’ouverture à Wall Street où, sous l’effet d’une action concertée annoncée dans la nuit par les banques centrales, le Dow Jones gagnait 1,23% et le Nasdaq 1,73%, après la déconfiture subie la veille.

Dans ses quatre derniers mois à la Maison Blanche, M. Bush était sévèrement critiqué pour le silence observé face à l’une des plus graves crises qu’ait connues Wall Street depuis la Grande dépression de 1929.

Il s’était contenté d’une déclaration lundi, au moment où les turbulences s’intensifiaient sur les marchés après l’annonce du dépôt de bilan de la banque d’affaires Lehman Brothers, un des piliers de Wall Street, et de la reprise de sa concurrente Merrill Lynch.

Il avait déjà assuré alors que son administration prenait une part active aux efforts pour rétablir la stabilité des marchés et avait exprimé sa confiance dans la résistance de ces derniers à long terme.

Mais ces propos n’ont pas rassuré. Wall Street a connu lundi son plongeon le plus abrupt depuis les attentats du 11 septembre 2001, et la panique s’est emparée du système financier.

M. Bush a laissé son secrétaire au Trésor Henry Paulson aux avant-postes, malgré une implication inédite du gouvernement avec la quasi-nationalisation, annoncée mardi, de l’assureur AIG pour éviter que la crise ne se propage à la planète et n’atteigne directement le porte-monnaie des Américains.

L’effondrement d’AIG “aurait pu sévèrement perturber nos marchés financiers et menacer d’autres secteurs de l’économie”, a dit M. Bush jeudi, répondant ainsi aux questions sur les raisons pour lesquelles le gouvernement avait décidé de sauver l’assureur, et non pas Lehman Brothers.

Cette intervention gouvernementale, après celle au secours de la banque d’affaires Bear Stearns en mars et des géants du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac, remet en cause, dans la dernière ligne droite, la profession de foi pour la libre entreprise qui a été l’un des fondements de la politique économique de M. Bush.

La crise obscurcit aussi le tableau d’une fin de présidence dont la vitalité économique américaine a été pendant des années un des maîtres arguments.

La Maison Blanche a expliqué la réserve de M. Bush par le souci de ne pas troubler encore davantage les marchés et de ne pas voir ses propos exploités dans la campagne présidentielle en cours.

 18/09/2008 19:03:59 – Â© 2008 AFP