Le consommateur français pourra comparer les prix d’un panier type en supermarchés

 
 
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é (Photo : Mychèle Daniau)

[18/09/2008 16:12:20] PARIS (AFP) Les grandes surfaces devront afficher les prix les plus bas sur les produits d’un panier type, a annoncé jeudi le secrétaire d’Etat à la consommation Luc Chatel, une initiative qui a suscité le scepticisme de distributeurs et des associations de consommateurs.

“Avec les associations de consommateurs, nous réfléchissons à un chariot type comprenant plusieurs catégories de produits de grande consommation”, déclare M. Chatel dans les colonnes d’Aujourd’hui en France/Le Parisien.

“Nous demanderons ensuite à chaque magasin d’afficher le prix le moins cher qu’il propose pour chaque catégorie”, ajoute-t-il.

Selon lui, “le but, c’est de donner aux consommateurs les moyens de comparer les prix”.

L’actualisation des prix se fera chaque semaine et “il y aura probablement deux listes de prix affichées: une pour les marques du distributeur, l’autre pour les autres marques”, précise M. Chatel, qui souhaite que le système soit généralisé dès janvier.

Contactées par l’AFP, les deux principales associations de consommateurs UFC-Que choisir et CLCV ont indiqué qu’elles n’avaient pas encore été contactées sur le sujet par Luc Chatel.

La CLCV a toutefois souligné que ce sujet figurait à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Conseil national de la consommation (CNC), prévue le 23 septembre. Le CNC est un organisme consultatif, sous tutelle du secrétariat de la Consommation, composé notamment d’associations de consommateurs.

Cette proposition “est limitée pour relancer la concurrence, car il y aura au maximum 50 produits dans un chariot type, alors qu’il y a des milliers de références dans un hypermarché”, a commenté Frédérique Pfrunder, chargée de mission spécialisée dans la consommation à la CLCV.

“On a déjà eu un chariot type, celui de Breton, mais il est mort”, a-t-elle rappelé. Thierry Breton avait lancé en 2005, alors qu’il était ministre des Finances, une semblable initiative pour mesurer les prix des produits quotidiens, qui a fait long feu.

Pour la CLCV, les relevés de prix dans les magasins sont les “plus intéressants” pour savoir si les grandes surfaces respectent leurs promesses de baisse des étiquettes. La CLCV et UFC-Que Choisir réalisent périodiquement ces relevés, ainsi que des cabinets spécialisés comme Nielsen et Iri.

“Il ne faut pas que ce soit un alibi et que les distributeurs augmentent les prix des produits qui ne figurent pas dans ce chariot”, a commenté Cédric Musso, directeur adjoint des études à UFC-Que Choisir.

Contactés par l’AFP, les distributeurs se sont interrogés sur la faisabilité et l’utilité du projet.

“Le chariot doit être constitué de produits comparables, avec un panachage de grandes marques et de marques de distributeurs, afin de donner aux clients une vision réaliste de la politique de prix de chaque enseigne”, a prévenu Eric Mozas, président des enseignes alimentaires du groupement Les Mousquetaires (Intermarché, Netto, Ecomarché).

Carrefour s’est dit “favorable” mais a aussi souligné que cet outil devra prendre en compte les promotions.

“Je ne pense pas que c’est avec cet outil que l’on va relancer la consommation et le moral des ménages”, a de son côté réagi Thierry Desouches, responsable de communication de Système U.

 18/09/2008 16:12:20 – Â© 2008 AFP