[18/09/2008 17:45:21] NEW YORK (AFP) Wall Street continuait de sanctionner jeudi la banque d’affaires Morgan Stanley en Bourse, la rumeur d’une possible absorption par Wachovia n’enchantant pas les analystes qui jugent la banque de Charlotte (sud-est) trop fragile pour mener une telle opération. Rien, ni l’assurance répétée que la société est bien capitalisée, ni la publication anticipée de résultats meilleurs que prévu, ne semblait pouvoir enrayer la chute du titre de ce fleuron de la finance en Bourse. Morgan Stanley paraissait engagée dans la même spirale négative qui a englouti quelques jours plus tôt son concurrent Lehman Brothers. Son action a perdu plus de la moitié de sa valeur en une semaine, et reculait encore de 32,65% à 14,67 dollars jeudi vers 16H50 GMT. Avec Goldman Sachs, elle reste la dernière banque d’affaires indépendante de Wall Street après le rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase, le mariage de Merrill Lynch avec Bank of America et le dépècement de Lehman Brothers. Marc Pado, de Cantor Fitzgerald, s’interroge à son sujet: “est-ce qu’une banque d’affaires peut survivre dans cet environnement sans être rattachée à une banque commerciale ?”. Les banques commerciales disposent d’importantes liquidités, grâce aux dépôts de leurs clients, alors que les banques d’affaires doivent obtenir l’argent indispensable à leur activité auprès de tiers. “Toute l’activité des banques d’affaires repose sur la confiance, le fait de savoir si la banque sera toujours là demain”, souligne M. Pado. Morgan Stanley “n’a pas vraiment besoin d’un partenaire, mais c’est ce que Wall Street exige d’elle. Quand Bear Stearns et Lehman ont coulé, il est devenu évident à quel point il était essentiel d’avoir des dépôts sur lesquels se reposer”, constate l’analyste. Plusieurs médias évoquaient jeudi la piste d’un rapprochement avec sa compatriote Wachovia, la quatrième banque américaine par les actifs. Un nom qui n’est pas forcément celui que le marché souhaitait entendre. Selon les analystes de Standard and Poor’s, une fusion entre les deux établissement “n’a aucun sens” étant donné l’état du bilan de Wachovia et la possibilité, réelle, que la banque ait à lever des fonds supplémentaires. Wachovia a dévoilé en juillet une perte colossale de 8,6 milliards de dollars pour le second trimestre, qui en fait l’une des plus grosses victimes de la crise du “subprime”. En début de mois, elle avait dévoilé un plan d’économies de 1,5 milliard de dollars. Si une fusion entre Morgan Stanley et Wachovia n’améliorerait pas forcément le bilan des deux banques, la fusion pourrait toutefois avoir un caractère “symbolique”, estime Marc Pado. “Si tout est basé sur la confiance, et que vous trouvez une société qui élimine la menace qui pèse sur vous, alors d’une manière ou d’une autre le cours de votre action remonte”, conclue M. Pado. Parmi les autres possibles repreneurs de Morgan Stanley évoquées par les médias figure le conglomérat chinois CITIC. Une alternative serait la montée au capital du fonds souverain China Investment Group, qui détient déjà 9,9% de Morgan Stanley. |
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