L’Etat de New York lance une enquête sur les ventes d’actions à découvert

 
 
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és de Lehman Brothers, le 16 septembre à Bangkok (Photo : Pornchai Kittiwongsakul)

[19/09/2008 07:05:36] NEW YORK (AFP) L’Etat de New York a lancé une enquête sur les ventes d’actions à découvert, qui pourraient avoir joué un rôle dans la chute du cours boursier des banques Lehman Brothers, Goldman Sachs et Morgan Stanley, a annoncé jeudi son ministre de la Justice Andrew Cuomo.

“Mes services vont faire une enquête que nous allons entamer immédiatement sur ce qu’on appelle la vente à découvert illégale, qui verrait des personnes individuelles ou des sociétés répandre de fausses rumeurs dans le but de faire baisser le cours d’une action”, a déclaré M. Cuomo sur CNN.

La vente à découvert est une technique d’investissement boursier, parfaitement légale, qui consiste à emprunter une action (moyennant le versement d’une commission) avec l’espoir de pouvoir la revendre lorsque son cours aura chuté. L’investisseur peut ainsi empocher la différence.

“La vente à découvert n’est pas illégale en soi. (…) Mais si vous répandez de fausses informations (…) pour faire baisser le cours d’une action, ce n’est pas correct”, a déclaré M. Cuomo.

“C’est illégal. On ne peut pas manipuler le cours d’une action avec de fausses informations”, a-t-il ajouté.

“Pour des sociétés comme Lehman, Morgan Stanley ou Goldman Sachs, dont on voit les actions décliner rapidement, nous avons des plaintes affirmant qu’il y a eu des ventes à découvert illégales, et c’est ce sur quoi nous enquêtons”, a-t-il ajouté.

Sur la seule semaine dernière, la banque d’affaires Lehman Brothers avait vu le cours de son action chuter de 77%, la précipitant vers le dépôt de bilan.

Goldman Sachs a vu son titre baisser de 30% depuis début septembre et Morgan Stanley de 40%.

“Ce que nous voulons, c’est essayer de stabiliser le marché (…) Nous voulons que les gens sachent que si vous êtes impliqués dans des ventes à découvert illégales, vous feriez mieux d’arrêter, et d’arrêter maintenant”, a averti M. Omo.

Le PDG de Morgan Stanley, John Mack, avait récemment dénoncé le rôle du procédé dans la chute de son titre, dans un mémo interne divulgué sur internet.

“Il est très clair pour moi que nous sommes au milieu d’un marché contrôlé par la peur et les rumeurs, et que ceux qui vendent à découvert font couler notre action”, avait-il écrit.

Les ventes à découvert sont dans le collimateur des autorités américaines qui les soupçonnent d’alimenter la débâcle boursière.

Depuis ce jeudi, elles sont encadrées par des règles plus strictes, le gendarme boursier américain (SEC) ayant décidé de mettre fin aux situations où “le vendeur n’emprunte pas en réalité l’action”, selon un communiqué de la SEC.

Les investisseurs sont ainsi menacés de sanctions si les titres empruntés ne sont pas délivrés dans les trois jour.

La SEC prévoit d’aller plus loin, puisque son président, Christopher Cox, a demandé l’élaboration d’une nouvelle règle d’urgence “exigeant des fonds spéculatifs et des autres investisseurs importants qu’ils déclarent les positions vendeuses” de manière quotidienne.

Vu les mouvements excessifs des marchés ces derniers mois, la SEC avait déjà posé des limites aux ventes à découvert pendant quatre semaines cet été, mais cela ne concernait alors que 19 institutions financières. Désormais, elles touchent l’ensemble des titres cotés.

 19/09/2008 07:05:36 – Â© 2008 AFP