[19/09/2008 17:09:11] PARIS (AFP)
La Bourse de Paris, portée par la perspective d’un plan d’envergure des autorités américaines, a enregistré vendredi la progression quotidienne la plus importante en vingt ans. Le CAC 40 a gagné 367,01 points à 4.324,87 points, soit un bond de 9,27% par rapport à jeudi soir. Il s’agit de la plus forte hausse en une séance dans l’histoire de l’indice inauguré en 1988, le précédent record datant du 14 mars 2003 (+7,25%) après la baisse qui avait suivi l’invasion américaine en Irak. Le volume d’échanges, très élevé, s’est établi à 13,9 milliards d’euros, “un volume remarquablement étoffé”, observe Romain Hayat, gérant d’actions chez Meeschaert Asset Management. A l’image de la place parisienne, Londres bondissait de 8,84% et Francfort de 5,56% tandis que l’Eurostoxx grimpait de 8,26%. De même, la Bourse de New York évoluait en forte hausse, le Dow Jones gagnant 2,81% et le Nasdaq 2,50% dans les premiers échanges. Les marchés ont accueilli avec enthousiasme l’annonce jeudi, par le Trésor américain et la Réserve fédérale, de l’ouverture de discussions avec le Congrès sur un “vaste plan” en faveur des banques. Une structure serait créée pour aider ces établissements à se débarrasser de leurs actifs à risque accumulés pendant la dernière bulle immobilière. “Les avantages (d’une telle solution) pourraient être substantiels. En déversant tous les déchets toxiques dans un seul silo, le climat de suspicion qui a conduit aux problèmes de refinancement des banques devrait se dissiper”, a estimé Rob Carnell, économiste de la banque ING. La nouvelle a “grandement rassuré” les investisseurs et provoqué “une euphorie haussière qui fait suite à la panique observée” depuis lundi, renchérit Romain Hayat. Plombée par les déboires en chaîne de grands établissements financiers, la Bourse de Paris avait lâché 8,63% sur les quatre premières séances de la semaine. Autre signe d’apaisement pour les marchés: plusieurs régulateurs boursiers, ceux des Etats-Unis et du Royaume-Uni en tête, ont interdit les ventes à découvert sur les titres financiers, cette technique spéculative étant accusée de précipiter la chute de leur cours en Bourse. En France, l’Autorité des marchés financiers s’est pour sa part contentée de rappeler sa “vigilance” et sa “sévérité” face à d’éventuelles violations des règles. Profitant de la confiance retrouvée des investisseurs, les actions financières s’envolaient en tête du classement des valeurs vedettes: Dexia grimpait de 22,50% à 10,50 euros, à l’instar de Crédit Agricole (+26,32% à 14,40 euros), de BNP Paribas (+17,50% à 68,00 euros), de Société Générale (+19,94% à 67,00 euros) et d’Axa (+21,28% à 24,65 euros). Par ailleurs, selon M. Hayat, un “mouvement correctif” a profité aux valeurs ayant le plus souffert depuis le début de l’année, tel Veolia Environnement (+7,78% à 30,90 euros), ainsi qu’aux valeurs automobiles et industrielles chahutées ces dernières semaines, comme Peugeot (+10,80% à 31,60 euros), Renault (+7,36% à 51,09 euros), Michelin (+11,47% à 49,04 euros) ou Saint-Gobain (+12,75% à 39,53 euros). EDF (+7,72% à 50,83 euros), quant à lui, ne pâtit guère du rachat de son partenariat américain Constellation Energy par Warren Buffett, les analystes estimant que cette opération n’entravera pas les ambitions nucléaires du groupe français aux Etats-Unis. |
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