[20/09/2008 12:54:42] ROME (AFP)
Le patron de la plus puissante confédération italienne, la Cgil, qui a refusé de donner son feu vert à la reprise d’Alitalia, au bord de la faillite, par un pool d’investisseurs italiens (Cai), a relancé l’option d’une vente à une grande compagnie étrangère, dans une interview publiée samedi Si l’épisode Cai est “définitivement terminé”, “la Cgil demande au gouvernement de ne pas hésiter un seul instant à faire un pas en arrière sur le principe de l’italianité et à choisir une grande compagnie étrangère à qui confier le sort d’Alitalia”, déclare Guglielmo Epifani dans une interview à la Republicca. Dans une interview à la chaîne Italia 1, dont des extraits ont été diffusés par l’agence Ansa, Silvio Berlusconi a répondu qu’il n’y avait à ce stade aucune “alternative” à un rachat par la Cai. “Les autres grandes compagnies nationales ne sont pas intéressées” par Alitalia, a-t-il assuré. “Bientôt, les pilotes et les personnels de vol (hôtesses et stewards) se rendront compte qu’il n’y a pas d’alternative”, a-t-il assuré.
Air France-KLM avait retiré en avril son offre de reprise d’Alitalia face à l’opposition des syndicats et alors que Silvio Berlusconi, en pleine campagne électorale, avait contribué à torpiller cette proposition en s’engageant à trouver des repreneurs nationaux, au nom de la défense de l'”italianité”. Après l’échec de son offre mais avant celle du retrait des investisseurs italiens, Air France-KLM avait évoqué la possibilité de prendre une participation minoritaire dans la nouvelle Alitalia. Le nom de l’allemande Lufthansa est aussi régulièrement évoqué par la presse italienne. La compagnie allemande, qui avait prévu initialement de rentrer en tant qu’actionnaire minoritaire, en cas de rachat par la Cai, pourrait activer un plan B de rachat de la compagnie italienne, croit savoir le quotidien. Après le retrait de l’unique offre existante de rachat, Alitalia se retrouve au bord de la faillite. La presse italienne n’excluait pas définitivement samedi une reprise des discussions entre les investisseurs italiens et les six syndicats opposés au plan de reprise alors que l’un d’eux, l’Anpav (personnel de vol) a indiqué vendredi qu’il pourrait signer l’accord cadre proposé par la Cai.
Vendredi, une source proche de l’autorité de l’aviation civile italienne (Enac), dont les responsables doivent rencontrer lundi le commissaire extraordinaire d’Alitalia, Augusto Fantozzi, avait indiqué à l’AFP qu’elle pourrait lancer un examen de la situation de la compagnie, “s’il n’y (avait) pas de nouvelle offre ou de nouvelles positives sur la situation économique” d’Alitalia. Ce type d’évaluation dure d’une semaine à dix jours et si elle est négative, la licence provisoire accordée à la compagnie pourrait être retirée et “Alitalia clouée au sol”, toujours selon la même source. Le gouvernement semblait toutefois encore croire à un retour de l’alliance des patrons italiens, rassemblés au sein de la Compagnie aérienne italienne (Cai). “Il y a toujours des contacts, on cherche à remettre sur pied la négociation avec la Cai mais la situation est désespérée”, a indiqué jeudi soir le ministre des Transports Altero Matteoli. “S’il se confirme” que l’offre de la Cai “s’évapore, il n’y a pas d’autre issue que la faillite”, avait commenté de son côté le ministre du Travail Maurizio Sacconi.
Le gouvernement et M. Fantozzi ont prévu de se revoir lundi. D’ici là, le commissaire va tenter de trouver une solution alternative. Selon la presse italienne, il reste encore plusieurs cartouches au commissaire Fantozzi pour donner un sursis de quelques semaines à la compagnie. Il pourrait céder certaines activités, afin de renflouer les caisses ou décider de poursuivre les mises au chômage technique, entamées jeudi pour plus de 4.000 salariés. |
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