Créateur de «Medina Multiplay» : Raouf Ennaji, le joueur-stratège
D’abord, passion, «contractée» tout jeune, les jeux vidéo de stratégie ont
fini par devenir une vocation pour Raouf Ennaji. Une vocation que cet expert
en stratégie a instrumentalisé au profit de l’un de ses clients, en
l’occurrence le groupe Poulina, en lui suggérant l’idée de créer «Medina
Multiplay», un rendez-vous annuel des «vidéomanes », organisé pour la
première fois durant l’été 2007.
Engagé en 2003 par le groupe dirigé par M.Abdelwaheb Ben Ayed, comme
consultant en stratégie, Raouf Ennaji, patron du cabinet Strategic
Management, -et d’une autre société spécialisée dans l’organisation
d’évènements, baptisée «KESM »- s’est vu affecter une mission très précise :
«dynamiser Medina», dont l’activité avait, au début, du mal à décoller, en
raison notamment de la mauvaise passe dans laquelle se trouvait alors
l’industrie touristique en Tunisie.
Le choix Poulina n’est pas fortuit. Les patrons de ce groupe se sont
certainement laissés séduire par le parcours très particulier et le «CV»
très bien fourni de ce «serial entrepreneur». Ce fils de Béchir Ennaji, un
ancien ministre –du Commerce et de l’Industrie, «ami intime et bras droit
d’Ahmed Ben Salah »- reconverti dans les affaires, aurait pu travailler pour
l’une des sociétés que son père a créées (CAJEFE, un cabinet de conseil,
Etanchéité Tunisienne, les Supermarchés «Touta », etc.).
Or, dans un premier temps, Raouf Ennaji va choisir de creuser son propre
sillon. D’abord, aux Etats-Unis, où il a effectué ses études supérieures en
marketing. A l’université de San Diego (Californie) où il brille, il est
approché par une entreprise produisant les systèmes de guidage d’armes, et
se laisse recruter. Il s’y occupe de trésorerie.
Au bout de deux ans, arrive l’injonction paternelle : il faut rentrer en
Tunisie. Ne pouvant pas refuser la demande de son père, Raouf Ennaji plie
bagages et rentre au pays. Il intègre le groupe Roger Bismuth, où il
s’occupe de produits de beauté. L’expérience lui ayant plu, il décide, au
bout de six ans, de quitter ce groupe pour créer, en 1996, une entreprise
dans le même secteur d’activité. Ainsi voit le jour la chaîne de boutiques
«Fatales » devenue célèbre depuis.
Mais l’appel du grand large est encore irrésistible. Raouf Ennaji y succombe
une nouvelle fois. En 2003, il laisse tout tomber et met le cap une nouvelle
fois sur les Etats-Unis, avant de s’installer au Canada. Mais sa femme
n’ayant pas supporté la vie dans ce pays, le voilà une nouvelle fois de
retour au pays. Cette fois, il se met dès le début à son propre compte en
créant «Strategic Management », et fait sa première immersion dans le monde
du spectacle.
Forts de quelques contacts très utiles en France, le conseiller en
management et en stratégie parvient à attirer et à organiser deux évènements
importants en Tunisie : M6 Music Life, en décembre 2003, et le Concert pour
la Tolérance de TF1, en 2005. Organisés tous les deux à «Medina ». Puis lui
vient un jour l’idée d’y organiser un festival de jeux vidéo.
Le projet séduit tout de suite M.Abdelwaheb Ben Ayed. Car, le patron de
Poulina, qui, explique Raouf Ennaji, a des petits enfants amateurs de jeux
vidéo, est déjà sensibilisé à l’importance du phénomène dans la société. Le
concept est validé et enregistré à l’INNORPI, au nom de Poulina.
En effet, on compte en Tunisie une assez importante communauté de joueurs
qui, de surcroît, a déjà produit des célébrités à l’échelle internationale.
«Nous comptons trois tunisiens parmi les 10 meilleurs au monde dans trois
jeux (PES 2008, Warcraft et Trackmania). »
Poulina –qui organise cette manifestation pour la deuxième fois en
partenariat avec Tunisie Télécom- et Raouf Ennaji sont en passe de gagner
leur pari. La deuxième édition de «Médina Multiplay » (Médina Yasmine
Hammamet, 10-16 juillet 2008) a battu le record d’affluence de la première
édition, avec 2000 joueurs inscrits pour la compétition, 9000 autres en jeu
libre, et 40 000 visiteurs en une semaine.
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