Alitalia : ultime tentative de vente avant la faillite

 
 
[22/09/2008 17:54:23] ROME (AFP)

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à l’aéroport Linate de Milan (Photo : Damien Meyer)

Une ultime tentative de vente d’Alitalia a été lancée lundi pour éviter la faillite de la compagnie aérienne italienne, alors que ses avions pourraient être cloués au sol d’ici quelques jours, faute d’argent.

Sur le site internet de la compagnie, le commissaire extraordinaire d’Alitalia, Augusto Fantozzi, a lancé un dernier appel à des repreneurs potentiels après le retrait jeudi de l’offre de rachat de la Compagnie aérienne italienne (Cai), alliance de patrons italiens.

M. Fantozzi “invite quiconque en mesure de garantir la continuité à moyen terme du service de transport (…) à présenter des manifestions d’intérêt pour l’acquisition d’une ou plusieurs branches d’Alitalia”, indique ce texte. Les propositions devront lui parvenir avant le 30 septembre, 12H00 (10H00 GMT).

L’acheteur pourra reprendre les actifs d’Alitalia qui l’intéressent sans être responsable de la dette.

Cette annonce doit être publiée mardi dans trois quotidiens italiens et dans le Financial Times.

Air France-KLM, qui avait tenté de racheter Alitalia mais avait finalement retiré son offre en avril face à l’hostilité des syndicats, n’a pas souhaité faire de commentaire.

Quant à l’allemande Lufthansa, dont le nom est cité par la presse, “elle ne s’est pas faite entendre”, a assuré M. Fantozzi.

Alitalia, qui perd 3 millions d’euros par jour, pourrait de toute façon être clouée au sol avant cette échéance, si elle ne présente pas d’ici jeudi un plan d’économies drastiques, a averti l’Enac, l’autorité de l’aviation civile italienne.

“D’ici jeudi, (…) Augusto Fantozzi, doit présenter à l’Enac un plan crédible pour éviter la révocation de la licence de vol”, a indiqué son président, Vito Riggio.

Dans tous les cas, M. Fantozzi, qui a assuré qu’il pourrait payer les salaires jusqu’à la fin septembre, a indiqué qu’il demanderait lui-même la suspension de la licence, s’il ne reçoit pas d’offres.

La première confédération syndicale italienne, la CGIL, qui s’était opposée au plan de la Cai, s’est félicitée dimanche de la nouvelle recherche d’un acheteur.

“Une faillite serait un drame (…) S’il reprend les négociations en mains, nous retournerons à la table” des discussions, a commenté son secrétaire général, Guglielmo Epifani.

Quatre syndicats autonomes, dont ceux des pilotes Anpac et Up, farouchement opposés à la Cai, ont d’autre part indiqué avoir des contacts en vue de bâtir une alliance avec des investisseurs et présenter une offre, pour laquelle ils pourraient mobiliser de leur côté environ 340 millions d’euros.

Ce qui fait dire au quotidien La Stampa que “Fantozzi est le nouveau super héros du front anti-Berlusconi”, le chef du gouvernement à l’origine du plan de la Cai.

Le gouvernement semblait de son côté encore parier sur la Cai, qui pourrait revenir dans la course.

“Il n’y a que la Cai. Si les organisations syndicales signent, on peut tenter de renouer” les discussions, a indiqué le ministre des Transports Altero Matteoli.

“Il n’y pas” d’hypothèses Air France-KLM ou Lufthansa, a-t-il insisté, “le commissaire Fantozzi a essayé mais il n’y en a pas d’autres (…) Il n’y a même pas de manifestations d’intérêt”.

Une faillite d’Alitalia ou la vente à une compagnie étrangère serait un grave revers pour le président du Conseil, Silvio Berlusconi, qui s’était engagé à trouver des repreneurs italiens au nom de la défense de l’identité nationale, après s’être opposé à un rachat par Air France-KLM.

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