Tunisie – Emploi : L’agriculture peut-elle faire rêver les jeunes ?


Par Maryam OMAR

Que ce soit l’agriculture ou n’importe quel autre secteur, tout commence
avec les jeunes. Si on réussit à les faire rêver, c’est gagné ! Car aucun
projet n’a de sens si les jeunes rechignent à l’adopter, s’ils ne se
passionnent pas pour lui… ! Cela ne vous rappelle-t-il pas la formation
professionnelle ?!

Tel est le dilemme auquel la Commission pour la consultation nationale sur
l’emploi se trouve confrontée devant le dossier lourd et compliqué de la
création d’une nouvelle dynamique au sein du secteur agricole.

Les experts ont parlé ! Ils ont retracé les heurs et malheurs de notre
agriculture, un état de l’art de ce secteur sensible comme savent le faire
les gens de terrain… Des informations toutes fraîches, une foule de détails
de première pertinence qui nous en apprennent plus sur notre agriculture
mais qui, malheureusement, ne sont pas dans la ligne conquérante ; celle qui
concentre l’expérience de toute une vie en une idée lumineuse capable de
changer radicalement les choses.

Nous aurions souhaité que le débat se déroule sur quelque chose de plus
‘’fou’’ et que toute cette élite réfléchisse sur un point focal : Comment
l’agriculture pourra-t-elle faire rêver les jeunes ?

Les TIC font rêver, le tourisme aussi, quelques industries peut-être… On y
suit la formation avec plaisir, on y travaille avec plaisir. Mais il y a
aussi l’autre face de la médaille. Une face dont on a éprouvé l’amertume à
l’occasion de la Consultation nationale sur la formation professionnelle. La
même interrogation et le constat que les jeunes n’en rêvent pas !

Alors, à défaut de les faire rêver, si on parvient tout simplement à les
intéresser, une grande partie du problème est résolue. Et la liste est
longue mais largement faisable : valoriser les métiers agricoles, investir
dans la qualité de vie des régions, créer des traditions de compétition…
Mais soyons réalistes, c’est seulement quand nous verrons se généraliser
chez nous la culture du Gentleman Farmer que nous saurons que le monde rural
et l’agriculture sont devenus des facteurs de séduction pour les jeunes et
les moins jeunes dans notre pays.