Près d’un quart des postiers en grève, test “réussi” selon les syndicats

 
 
[23/09/2008 11:20:19] PARIS (AFP)

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ève le 23 septembre 2008 à Tolouse (Photo : Eric Cabanis)

La grève des postiers à l’appel de cinq syndicats contre la “privatisation” de La Poste était suivie par un quart du personnel mardi matin selon la direction, tandis que les syndicats ont recensé 40% de grévistes, saluant une “très grande journée”.

Se basant sur des “estimations provisoires”, la direction a indiqué que 24,7% des postiers avaient cessé le travail mardi matin à l’appel de la CGT, Sud-PTT, FO, la CFDT et la CFTC.

Une porte-parole a précisé que 200 bureaux de poste étaient fermés, sans être en mesure de signaler d’éventuelles perturbations dans le courrier.

La Poste a souligné mettre “tout en oeuvre pour assurer l’accueil de ses clients et la continuité de service, que ce soit dans les domaines du courrier, du colis et de la Banque postale afin que les perturbations soient les plus faibles possibles pour l’ensemble de ses clients”.

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és de la Poste (Photo : Patrice Deré)

La CGT et Sud-PTT, respectivement premier et deuxième syndicat de La Poste, ont pour leur part compté 40% de grévistes. “C’est une très grande journée, c’est une réussite”, s’est félicitée Colette Duynslaeger, secrétaire fédérale de la FAPT-CGT, estimant que la direction de La Poste tentait de “minimiser les chiffres”.

Sud-PTT y voit un “message très clair pour le gouvernement” et un “désaveu” pour le président de La Poste Jean-Paul Bailly.

Pour FO-Communication, il s’agit d’un “coup de semonce réussi” dont le gouvernement et la direction de La Poste “devront tenir compte”.

Traditionnellement, les taux de grévistes ne sont pas très élevés à La Poste mais avant le début de la grève un syndicaliste avait estimé qu’une mobilisation entre “25% et 30%, ce serait bien”.

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ève manifestent le 23 septembre 2008 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

Une quarantaine de rassemblements ou manifestations étaient par ailleurs organisés dans toute la France selon la CGT. Les premiers ont commencé dans la matinée à Lille, Metz, Mende, ou Nantes. A Orléans, la CGT a compté plus de 1.000 participants, la police 500, dont de nombreux postiers en tenue mais aussi des usagers et des élus, selon Mme Duynslaeger. A Saint-Brieuc, 150 à 200 agents selon la police, 1.000 selon la CGT ont manifesté.

“Oui au service public, non au service à fric !”, ont crié les manifestants défilant à Tours. Devant certains bureaux de poste, les grévistes ont distribué des tracts aux usagers, les invitant parfois à signer une pétition contre le changement de statut de l’entreprise publique.

Les syndicats à l’origine de ce mouvement, qui représentent 95% du personnel, sont soutenus par plusieurs partis politiques de gauche dont le Parti socialiste, diverses associations (Attac, DAL, etc.) et la FSU. Tous ont lancé un appel collectif jeudi dernier, réclamant un débat public sur La Poste et un référendum sur le service public postal.

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ève manifestent le 23 septembre 2008 à Toulouse (Photo : Eric Cabanis)

Selon le projet détaillé fin août par M. Bailly, La Poste serait transformée dès 2010 en société anonyme avant d’ouvrir son capital un an plus tard. Les syndicats y voient une “première étape vers la privatisation”, qui affecterait l’emploi des 300.000 postiers – dont 54% de fonctionnaires – et le service public.

La mise en place par l’Elysée d’une commission chargée de réfléchir d’ici fin novembre à l’avenir de La Poste n’a pas calmé leurs inquiétudes.

Le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a estimé mardi matin qu’une “privatisation” n’était pas “incontournable”, souhaitant un débat “beaucoup plus large” sur une décision qui remettrait en cause, selon lui, le service public. Selon un sondage CSA publié mardi par l’Humanité, 61% des Français disent ne pas être favorables à un changement de statut de La Poste.

 23/09/2008 11:20:19 – Â© 2008 AFP