[23/09/2008 17:41:43] NEW YORK (Nations unies) (AFP) Resté silencieux depuis l’emballement des marchés, Nicolas Sarkozy a proposé mardi à New York la réunion d’un sommet international sur la “plus grave” crise financière depuis les années 30 et plaidé pour un “capitalisme régulé” réprimant les abus. Reprenant une partie des thèmes qu’il avait déjà rôdés l’an dernier devant le même auditoire, le président français invité devant l’assemblée générale des Nations unies à ses pairs “tirer ensemble les leçons” et “rapidement” les leçons de la tourmente qui s’est emparée des marchés financiers. “Ma conviction, c’est que le devoir des chefs d’Etat et de gouvernement des pays les plus directement concernés est de se réunir avant la fin de l’année pour réfléchir ensemble aux leçons à tirer de la crise financière la plus grave qu’ait connue le monde depuis celle des années 30”, a déclaré M. Sarkozy. Le président en exercice de l’Union européenne (UE) a précisé plus tard devant la presse qu’il penchait pour un sommet en novembre “sur la base du G8”, avec “possibilité d’ouverture sur les pays émergents” comme la Chine. Il a souhaité qu’une telle réunion permette d'”utilement dégager des principes et de nouvelles règles” pour le système financier, citant au rang des questions “capitales” à régler celles des agences de notation, des bilans et de la solvabilité des banques, des rémunérations ou des “hedge funds”, les fonds spéculatifs à risque. “Ce qui est important, c’est qu’aucun pays, fut-il le plus puissant du monde, ne peut apporter une réponse efficace à la crise que connaît le monde seul”, a justifié le chef de l’Etat français. A la tribune de l’ONU, Nicolas Sarkozy n’a pas proposé de recettes particulières pour, selon son expression favorite, “moraliser le capitalisme financier”. Mais il a longuement plaidé pour la reconstruction d’un “capitalisme régulier et régulé où des pans entiers de l’activité financière ne sont pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché”.
Comme il l’avait fait dès lundi soir en recevant un prix de la Fondation Elie Wiesel pour l’humanitaire, le président en exercice de l’Union européenne (UE), s’est à nouveau prononcé mardi en faveur de sanctions à l’encontre de “ceux qui mettent en danger l’argent des épargnants sont sanctionnés”. Devant un parterre de chefs d’entreprise et financiers américains et français, le président avait réclamé que les responsables de ce qu’il a qualifié de “désastre” soient “sanctionnés et rendent des comptes”. Devant la presse, il a raillé mardi ceux qui, en France notamment, ont dénoncé ces propos comme une simple posture. “Ce qui compte, c’est que chacun assume ses responsabilités. “Cette crise est venue d’une véritable déviation de l’économie de marché, d’un capitalisme qui au lieu d’être tourné vers la production, s’est orienté vers la spéculation”, a-t-il répété mardi devant la presse. “Voilà donc un système bien curieux. Quand ça marche et qu’il faut se partager des bonus gigantesques, on connaît les responsable, pas de problèmes. Voilà donc que ça ne marche plus et alors là on ne connaît pas les responsables?”, a-t-il ironisé en pointant du doigt les rémunérations de certains dirigeants d’entreprise. Discrètement, Nicolas Sarkozy s’est également décerné un bon point en rappelant qu’il avait lui-même, il y a un an presque jour pour jour à la même tribune de l’ONU, plaidé pour un “New Deal économique et écologique”, du nom de la politique conduite par le président américain Franklin Roosevelt après le krach boursier de 1929. Il avait alors souhaité que le capitalisme financier se mette “davantage au service du développement et moins à celui de la spéculation”. “Devant l’inquiétude des gens, qui ont peur pour leur épargne, les chefs d’Etat et de gouvernement n’ont pas le droit de subir”, a insisté mardi Nicolas Sarkozy, “il y a une solution (…) il est temps maintenant de réagir”. |
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