Khaled Aouij architecte de la communication


Par Amel Djait

khaled-aouij.jpgKhaled Aouij est
architecte, mais ne construit absolument pas de châteaux en Espagne !

Il bouillonne d’idées et
de projets. Il est en train de réaliser de larges segments de ses rêves
multiples, en reconstituant les chemins qui y mènent. Et, aussitôt, il se
remet à rêver derechef. Certains penseraient qu’il serait encore «trop
jeune» pour se faire parler de lui ou de lui tirer le portrait. A ceux-là,
la maxime de Corneille pourrait servir de réplique imparable : «La
valeur n’attend pas le nombre des années
».

 

A même pas 30 ans, ce
jeune chef d’entreprise –il dirige LesProsdelaCom – est devenu un
personnage qui compte dans le microcosme de la communication en Tunisie.
Passionné de marketing, de pub et de communication…, de cet univers «de la
com», il en a fait son habitacle. Et, il y officie, en tant que free-lance,
depuis l’âge de 16 ans, tant il est aimanté par les mots magiques de son
futur métier.  

 

Pas besoin de dater au
carbone 14, à quel moment le déclic s’est produit, mais ce qui est sûr,
c’est que, tout jeune, il a presque tout lu sur ces sujets – livres, revues,
etc.– tout en réussissant ses études d’architecture. Au sortir de
l’université, il s’essaya même à ce métier, pendant un an, manière d’avoir
bonne conscience et, surtout, de faire plaisir à son père, architecte lui
aussi.

 

De cette période, il ne
gardera que ce principe qu’il érigera en règle de conduite : pour avoir une
vision cohérente de la construction des édifices, il faut avoir en tête le
sens du bâti et des proportions afin que l’œuvre soit réussie par les
équilibres qu’on établit. Tout un art !

 

Encore inscrit à l’Ordre
des architectes de Tunisie, Aouij est déjà ailleurs, l’ailleurs de la com’.
Rapide, tonique et hyperactif, il sait que pour tenter de maîtriser son
destin, il faut être tout naturellement son architecte en chef ! De cette
passion, donc, il en fera son métier. Un métier qu’il a appris, au fond, sur
le tas. D’où ce désir perfectionniste d’apprendre encore et encore, pour
posséder sa matière !

 

Dans son cheminement,
dans un créneau encore vierge, il s’autorise des étapes dans son évolution
professionnelle. Aujourd’hui, il considère qu’il peut s’inspirer de
l’expérience des autres, celle de la France ou du Maroc. Et, de ce point de
vue, calquer des standards qui existent
ailleurs ne le dérange pas. 

 

Dans sa démarche, il
privilégie le pragmatisme. Son processus de décision est simple : il
réfléchit, analyse, choisit et passe à l’acte. Jusqu’ici, malgré son tout
jeune parcours, le procédé a fonctionné, en concrétisant certains de ses
projets.

 

En janvier 2006, il
décide de créer le «Guide média»,
un annuaire en papier et en ligne, qui regroupe les prestataires dans le
secteur de la communication, de l’image et du multimédia

www.prosdelacom.com
Ce répertoire comble un vide sidéral dans ce domaine
et répond à des attentes longtemps tues. La démarche est plus que
concluante. C’est, pour lui, le temps, de monter un autre étage, en éditant
le «Guide des agences». Le
sillon est creusé ! Le concept, qui n’a rien d’innovant, a opéré.

 

Ces outils deviennent
rapidement des références pour tous ceux qui cherchent des bases de données
sur ces secteurs. Vitrine du savoir-faire et une plateforme d’échanges pour
les «pros» notamment. Le «Guide des
annonceurs
», en phase finale d’élaboration, sortira au début du
mois de novembre 2008. Ce triptyque bouclera la boucle en matière de
guides !

 

Dopé par ces premiers
succès, Khaled Aouij compte aller crescendo, pour répondre à d’autres
besoins. Une newsletter mensuelle est en préparation, permettant de
regrouper toutes les offres medias et autres news avec une forte valeur
ajoutée. Elle sera tirée à 3.000 exemplaires et distribuée gratuitement. La
stratégie suivie par les ‘’Pros de la Com’’ semble payante.

Une toile d’araignée est
ainsi tissée autour des trois secteurs d’un business conséquent dont on
n’arrive pas à mesurer le volume, dont Khaled Aouij occupe l’épicentre.

 

«Entreprendre,
c’est faire preuve d’acharnement. Mes objectifs sont énormes et je suis très
exigeant envers moi-même
». Les ambitions sont ainsi affichées.
Sans l’ombre d’un doute. Mais qu’est-ce qui fait courir ce jeune très «process» ?

 

Il veut voir large et
grand. Il reproche à certains de sa génération –celle qui veut entreprendre–
de coltiner ou cultiver –c’est selon– une vision étriquée, locale et «pas
assez internationale
» ! Imposer son travail, obtenir une
reconnaissance internationale, c’est son aiguillon. Le développement du
Maghreb figure en haut de ses priorités. Il compte s’y déployer à travers
des projets. Mais pas seulement.

 

Il rêve –encore le rêve–
de nouveaux horizons. Le jeune chef d’entreprise se projette vers
l’extérieur. Pour le moment, il a le vent en poupe. Le marché de la com’ et
la Tunisie sont exigus. Pousser les limites du possible. Vouloir sculpter la
forme qu’on souhaite donner, c’est cela le challenge. Et de ce point de vue,
accompagner les grands groupes dans leurs besoins d’expansion sur d’autres
marchés semble entrer dans la vision des Pros de la Com.

 

Pour ce féru du Web, le
monde est une immense opportunité et Internet aide à effacer les frontières
et briser les barrières. Il affirme qu’il aurait pu comme «beaucoup
de ma génération m’expatrier avec une situation rêvée, mais ma fibre
patriotique me retient ici
». Travailler, dans sa tête, avec des
«normes off shore»,  les
imposer à son équipe, c’est où il veut tirer tout le secteur vers le haut,
en affirmant que «dans 20 ans, je serais assez riche pour gérer une société de
capital-risque afin de monter des projets et des sociétés que je créerais,
où je resterais actionnaire,  pour toujours repousser les limites de la
réflexion, de la stratégie. Et me remettre en question en permanence».

 

Prochain rendez-vous :
l’organisation de la première édition des «Pros
d’or
», qui récompensera les meilleures productions par secteur.
«J’y tiens, j’y pense et je la ferai
dans les délais
. Le manque
de création est encore un handicap
».

 

Son autre atout : «son
savoir-faire à fédérer les compétences et les hommes
». Aouij
pensait, un moment, qu’être publicitaire était le plus beau métier du
monde ! Tout compte fait, son opinion s’est cristallisée sur le métier de
journaliste qu’il considère unique, «parce
qu’il représente un concentré d’expériences, qui maintient la curiosité,
l’haleine et le sens du défi qui lui sont si chers».

 

«Harrer
el Wakt
» est la dernière initiative des Pros de la Com.
Annoncé le jour même de ramadhan, ce site retient l’attention et déploie
technicité, rapidité et originalité. Comme à son habitude, Aouij prend le
marché à contre-pied. Au lieu de démontrer via des schémas classiques les
atouts de son «managing». C’est ainsi qu’il organise un défilé «en
live
» de ce qu’il peut réaliser, et attend les réactions qui
commencent à se faire nombreuses.

www.harrerelwakt.com

 

En outre, Pros de la
Com
a aussi investi le monde des blogs, avec Buzz, un site dont le
principe est de faire parler des bloggeurs autour des marques. Le principe
repose sur une communication bâtie sur les témoignages des consommateurs

www.buzz2.com

Cependant, ses débuts
réussis ne lui ont pas monté à la tête. L’homme reste simple, réceptif et
ouvert. Pour le reste, l’avenir est seul juge !