[24/09/2008 09:45:58] PARIS (AFP) Le moral des industriels français a poursuivi sa chute en septembre, s’effondrant à 92 points, son plus bas niveau depuis août 2003, a annoncé mercredi l’Insee, selon qui l’activité devrait continuer à ralentir au cours des prochains mois. En juillet, dernière enquête en date, l’indicateur qui mesure le moral des industriels était déjà en nette baisse, à 97 points contre 101 le mois précédent. “Selon les chefs d’entreprise interrogés en septembre, la conjoncture industrielle s’est de nouveau dégradée: l’indicateur synthétique du climat des affaires se situe désormais huit points en dessous de sa moyenne de longue période”, explique l’Institut national de la statistique. Avec un niveau de 92, “cet indicateur avancé de l’activité industrielle et globale atteint désormais un plus bas depuis août 2003 et se rapproche dangereusement des planchers de la récession de 1993”, renchérit l’économiste Marc Touati (Global Equities). “Pis, tous les indicateurs de l’enquête enregistrent une dégradation majeure. A commencer par l’indice des perspectives générales de production qui, après avoir déjà chuté de 37 points depuis le début d’année, en a encore perdu 9 en septembre. Là aussi un plus bas depuis 2003”, poursuit-il. “Au vu des perspectives personnelles de production, l’activité continuerait à ralentir au cours des prochains mois. Les perspectives générales, qui représentent l’opinion des industriels sur l’activité de l’industrie dans son ensemble, se dégradent vivement”, avertit l’Insee. “Le niveau de confiance des industriels a lâché. La crise financière et ses répercussions sur la croissance de l’économie mondiale ont commencé à affecter de façon très concrète les entreprises industrielles françaises”, estime l’économiste Nicolas Bouzou (Asterès). Pour lui, “le point le plus inquiétant réside dans l’évolution des carnets de commandes. Les carnets de commandes étrangers se dégarnissent extrêmement vite (-11 points en septembre), preuve que la croissance économique de la zone euro est encore négative, après avoir déjà perdu 0,2% au deuxième trimestre”. “S’il fallait une confirmation de plus que l’environnement économique international est aujourd’hui particulièrement délétère, il suffit d’observer la conjoncture des biens intermédiaires”, dont la production passée a été “maussade”, relève Alexander Law (Xerfi). “Les biens d’équipement n’échappent pas non plus au phénomène” et “l’automobile n’arrive décidément pas à se relever”, ajoute l’économiste. “2008 s’annonce comme une année noire pour l’industrie française puisque même ses secteurs phares se trouvent désormais happés par la crise. Il faudra donc attendre au mieux la mi-2009 pour escompter un début de remontée de la pente”, conclut M. Law. |
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