[24/09/2008 18:36:09] NEW YORK (AFP)
Le plan de sauvetage des banques américaines était en difficulté face à l’hostilité de nombreux parlementaires, suscitant l’inquiétude sur les places financières mondiales, tandis que le président américain George W. Bush a promis mercredi un projet solide. M. Bush a admis que le plan de sauvetage proposé par son administration provoquait des débats houleux au Congrès américain, mais a promis un projet solide quand “tout aura été dit”. “Notre processus législatif est fait de négociations, il y a un grand débat. Mais je suis confiant dans le fait que, quand tout aura été dit, il y aura un plan solide. Il doit y en avoir un”, a déclaré M. Bush à New York, lors d’une rencontre avec des dirigeants occidentaux, qui ont évoqué de leurs côtés la crise actuelle devant l’Assemblée générale de l’ONU. Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson et le président de la Réserve fédérale (Fed) Ben Bernanke défendaient mercredi devant la chambre des représentants le plan de sauvetage des banques, qui prévoit de débloquer 700 milliards de dollars afin d’éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l’immobilier.
Exhortant les parlementaires, comme il l’avait fait la veille, à voter rapidement le plan, M. Bernanke s’est dit “très inquiet” des risques pesant sur la croissance et a jugé que le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis “devrait croître au deuxième semestre à un rythme bien, bien, inférieur à son potentiel”. Mais, malgré la tornade financière qui souffle depuis dix jours, les parlementaires américains de tous bords se montraient méfiants vis à vis du plan. Tel qu’il a été présenté, le plan “est fondamentalement une demande de chèque en blanc”, a estimé mercredi le président démocrate de la commission économique conjointe du Sénat et de la Chambre, Chuck Schumer, interrogé sur la chaîne CNN, en proposant que le Congrès l’accepte à condition d’y aller “par étapes” plutôt que d’allouer d’un seul coup 700 milliards. Un autre influent sénateur avait jugé mardi que le plan n’était pas “acceptable” en l’état. “Cela ne va pas marcher”, avait déclaré le président démocrate de la commission bancaire du Sénat Christopher Dodd. Le sénateur démocrate Jack Reed avait regretté mardi que “le contribuable doive assumer le risque de décisions désastreuses prises par des individus fortement rémunérés à Wall Street”. Toutefois, selon un sondage mercredi du Pew Research Center, une large majorité d’Américains approuvent le plan (57% contre 30% qui le désapprouvent et 13% de sans opinion). “Nous pourrions très bien dépenser 700 milliards de dollars ou 700.000 milliards et ne pas résoudre la crise”, avait lancé de son côté l’influent sénateur républicain Richard Shelby. Le FBI a confirmé mercredi à l’AFP qu’il menait une vaste enquête sur le milieu financier américain, sans toutefois préciser si les quatre géants financiers actuellement dans la tourmente étaient visés, comme l’affirment des médias américains, qui citent les deux sociétés de crédit hypothécaire Freddie Mac et Fanny Mae, la banque d’affaires Lehmann Brothers et l’assureur American International Group (AIG). Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a conseillé aux Européens de “se préparer au pire scénario” pour la suite de la crise financière, dans un entretien au quotidien allemand FAZ paru mercredi. La veille devant les Nations unies, le président français Nicolas Sarkozy avait proposé à ses pairs de se réunir avant la fin de l’année pour “réfléchir ensemble aux leçons à tirer” de la crise, estimant qu’elle est “la plus grave qu’ait connue le monde depuis celle des années 1930”.
Les principales places financières étaient attentistes mercredi. A Paris, le CAC 40 a finit en recul de 0,61% et à Francfort le Dax a terminé en baisse de 0,26%. A Londres, le Footsie a terminé en baisse de 0,79%. A New York, vers 15H50 GMT le Dow Jones perdait 0,51% tandis que le Nasdaq gagnait 0,16%. A Tokyo l’indice Nikkei a terminé mercredi sur une hausse de 0,20% dans un marché indécis. |
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