[25/09/2008 17:31:49] PARIS (AFP)
Dix-neuf pays européens dont la France seront touchés par la suppression de 2.000 emplois dans les filiales de Renault, essentiellement par des départs volontaires, a indiqué jeudi le constructeur affecté par la “dégradation de l’environnement économique”. La direction de Renault, groupe dont l’Etat possède encore 15% du capital et qui emploie 80.000 personnes en Europe, a confirmé jeudi lors d’un comité de groupe que 2.000 emplois, dont 900 en France, étaient visés. Ce nouveau plan avait déjà été en partie dévoilé en septembre, deux mois après l’annonce de 4.000 départs volontaires sur les sites français de la maison-mère, dont 1.000 à l’usine de Sandouville (Seine-Maritime). En protestation, la CGT, rejointe par la CFDT, a appelé à une journée de débrayages jeudi sur les sites français de Renault, notamment à Sandouville, en grève depuis plusieurs jours. Au Havre, après avoir bloqué l’accès à la zone industrielle le matin, des salariés grévistes ont manifesté jeudi après-midi dans les rues de la ville. “La seule et unique raison qui motive ces suppressions d’emploi est liée à l’engagement pris (par le groupe, ndlr) envers les actionnaires pour 2009”, a affirmé Fabien Gâche, responsable CGT présent au comité de groupe européen. Ce syndicat a demandé à Renault de “renoncer immédiatement à l’objectif de 6% de marge opérationnelle” et de geler “la totalité des dividendes pour consolider la trésorerie du groupe”. “La présentation pessimiste de la situation actuelle de Renault ne doit pas masquer que l’entreprise est globalement dans une dynamique de croissance au niveau mondial, entièrement autofinancée”, a écrit pour sa part la CFDT. “La dégradation de l’environnement économique touche de plein fouet le marché automobile en Europe”, a rétorqué le constructeur. “Les activités de Renault en Europe, qu’elles soient commerciales, financières ou industrielles sont affectées par cette baisse de marché”, a-t-il assuré dans un communiqué. Dans les filiales, la “quasi totalité” des réductions de postes se feront “soit par la gestion du turn-over (non remplacement de départs naturels, ndlr) soit par des départs volontaires (avec des mesures d’accompagnement), sauf dans trois pays”: l’Italie, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas, où des plans sociaux pourront être mis en place pour quelque 170 emplois, a précisé à l’AFP une porte-parole du groupe. Le plan touchera “uniquement des effectifs de structure” et non le “personnel affecté à la production”, a-t-elle ajouté. Il aura des conséquences “globalement à peu près partout” en Europe, a commenté Fabien Gâche de la CGT, affirmant que le secteur “fabrication” serait également touché “en Espagne, avec un chiffre global de 400 suppressions” de postes. En France, toutes les filiales sont potentiellement concernées, a-t-il ajouté, une information confirmée par la direction du groupe. Selon le secrétaire du comité de groupe de Renault, Emmanuel Couvreur (CFDT), sur les 900 suppressions prévues dans l’Hexagone, 450 concernent des filiales industrielles et 450 le réseau commercial et le secteur bancaire. Le comité de groupe a réclamé l’instauration d’un “cadre collectif” pour unifier les conditions de départ des salariés en Europe. Le patron du constructeur, Carlos Ghosn, doit tenir une conférence de presse le 2 octobre, à l’occasion du salon Mondial de l’Auto qui ouvre ses portes à Paris le 4 octobre. |
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