Fitch vient de confirmer
la note de défaut émetteur (Issuer Default Rating – IDR) à long terme en
devises ‘BBB’ attribuée à la République de Tunisie, ainsi que sa note IDR à
long terme en monnaie locale ‘A-’ (A moins) et la note à court terme en
devises ‘F2’. La perspective des notes à long terme reste stable. La note de
plafond souverain ‘BBB+’ est confirmée.
Selon Charles Seville, directeur associé à la division Souverains de Fitch
«L’économie et les finances tunisiennes ont fait preuve d’une très grande
stabilité face aux nombreux chocs exogènes qui se sont produits ces
dernières années».
Le rapport soulignera que tout récemment, le gouvernement a été confronté à
la forte hausse des prix alimentaires et du carburant, bien que ceux-ci
aient baissé au deuxième semestre de l’année. La hausse des prix a entraîné
celle des subventions mais le gouvernement a relevé les prix du carburant ce
qui, associé au dynamisme des recettes fiscales, a permis de contenir le
déficit budgétaire dans la limite des 3% du PIB.
La dette publique a également continué de baisser, bien qu’avec un ratio de
50,9% du PIB en 2007 elle soit la cinquième plus élevée dans cette catégorie
de notation. La tendance demeure positive et le gouvernement continue à
prodiguer ses efforts pour réduire la dette externe et limiter ainsi son
risque de change. En fonction de l’évolution des recettes, une baisse des
prix alimentaires et du carburant, associée à un relèvement progressif des
subventions sur les prix domestiques des carburants procurerait au
gouvernement des marges de manœuvre pour réduire plus rapidement son déficit
budgétaire et ramener les ratios de dette à des niveaux plus proches de ceux
des autres pays notés dans cette catégorie.
Le rapport précisera, également, que la Tunisie est confrontée à un vif
ralentissement dans l’Union européenne, son principal débouché pour les
biens et services et en pareil cas, l’expérience montre que la croissance
sera modérée. Cependant, le flux d’investissements étrangers dans l’énergie,
les infrastructures et l’industrie permettront de soutenir un taux de
croissance d’au moins 5% sur les trois prochaines années, alors que le taux
d’investissements directs étrangers est, à ce jour, sensiblement supérieur à
celui des douze derniers mois. Dans l’ensemble, la production industrielle
s’est bien adaptée à la disparition des barrières douanières (pour les
produits non agricoles) avec l’UE et les secteurs à plus haute valeur
ajoutée ont connu une forte croissance.
La Tunisie a enregistré un taux de croissance comparable à celui de la
moyenne des pays notés ‘BBB’ ; elle est parvenue à éviter des déséquilibres
importants du solde courant ainsi qu’une croissance excessive du crédit. La
progression des crédits bancaires a été relativement modérée. Le secteur
financier présente des indicateurs prudentiels moins favorables que ceux de
la plupart des pays de la zone. Cependant, le stock élevé de créances
douteuses, hérité du passé, est progressivement apuré et les banques
reconstituent leurs provisions et leurs fonds propres.
Le déficit de la balance courante a été contenu et financé en grande partie
par des investissements directs étrangers ces dernières années. Les
excédents de la balance des paiements ont permis d’accroître les réserves en
devises et de renforcer les comptes extérieurs du pays. Une liquidité
extérieure plus abondante, ainsi qu’un système bancaire plus solide sont
indispensables à l’ouverture du compte de capital de la Tunisie.
Parmi les facteurs de relèvement de la note, les principaux concernent la
poursuite de la réduction de l’endettement public et le renforcement du
secteur bancaire tout en maintenant un rythme soutenu de croissance.
(D’après communiqué Fitch)
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