EDF a acheté déjà 26,53% du capital en circulation de British Energy

 
 
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à Paris (Photo : Martin Bureau)

[25/09/2008 07:10:02] LONDRES (AFP) Lake Acquisitions, la filiale d’EDF dédiée au rachat du groupe d’électricité nucléaire britannique British Energy, a annoncé jeudi avoir déjà acheté 26,53% du capital en circulation de celui-ci.

Lake Acquisitions, qui a payé 7,74 livres par titre, le montant de son offre sur British Energy annoncée mercredi, n’indique pas dans ce communiqué auprès de quels actionnaires du groupe il a acquis ces 274.288.774 titres, pour un montant d’environ 2,12 milliards de livres (2,68 milliards d’euros).

Le gouvernement britannique détient pour sa part 36% de British Energy.

EDF a annoncé mercredi le rachat du Britannique, une offre d’un montant maximum de 12,5 milliards de livres (15,7 milliards d’euros), en fonction de la formule choisie par les actionnaires, qui avaient le choix entre une option toute en numéraire à 774 pence par action, ou une option en titres et numéraire à 700 pence.

Le groupe français achète ainsi huit centrales nucléaires, et va construire quatre nouveaux réacteurs EPR qui seront répartis sur deux sites déjà existants de British Energy. Le premier entrera en fonctionnement en 2017.

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érence de presse annonçant le rachat de British Energy par EDF, le 24 septembre 2008 à Paris (Photo : Martin Bureau)

Après l’échec d’une première tentative fin juillet, EDF a annoncé mercredi que la direction de British Energy et ses principaux actionnaires soutenaient sa nouvelle offre, légèrement améliorée.Premier actionnaire de BE avec 35,2% du capital, le gouvernement britannique, qui était favorable au rapprochement entre BE et EDF, a salué mercredi cette acquisition.

Le Premier ministre Gordon Brown s’est réjoui que “le renouveau du nucléaire devienne une réalité” en Grande-Bretagne et le ministre des Entreprises John Hutton a indiqué qu’EDF avait l’intention de construire quatre nouveaux réacteurs nucléaires au Royaume-Uni.

En rachetant BE, qui possède huit des dix centrales nucléaires du pays, EDF, qui exploite déjà 58 centrales en France, accède à un marché nucléaire prometteur, que le gouvernement britannique a décidé en janvier de relancer.

“Ceci représente une étape historique dans nos projets de développement stratégique en Europe et permet au groupe EDF de se développer de façon significative au Royaume-Uni, l’un de ses marchés clés”, a déclaré le président d’EDF Pierre Gadonneix, cité dans le communiqué.

“Pour les entreprises et les particuliers britanniques, ceci prépare le terrain pour des investissements considérables dans des sources d’énergie sûres et économiques”, a-t-il ajouté.

Déjà présent au Royaume-uni à travers sa filiale EDF Energy, EDF pourrait même davantage s’y implanter, car il est par ailleurs candidat, avec le groupe nucléaire français Areva, à la construction de réacteurs de troisième génération EPR outre-Manche.

Des réacteurs de ce type, issus d’une technologie franco-allemande développée par Areva et Siemens, sont déjà en construction en Finlande et en France. Pierre Gadonneix n’a pas exclu, mercredi lors d’une conférence de presse, que des partenariats soient noués pour la construction de ces réacteurs.

Ce rachat assoit aussi la domination d’EDF en Europe, où il est déjà le premier producteur d’électricité, et le conforte dans sa stratégie de se développer à l’international dans le nucléaire à partir de quatre pays cibles (Royaume-uni, Etats-Unis, Chine et Afrique du Sud).

Le groupe, détenu à 84,8% par l’Etat français, espère comme l’ensemble de la filière française de l’atome, bénéficier du retour en grâce du nucléaire dans le monde, à la faveur de la hausse des prix pétroliers et des efforts pour contenir les émissions de gaz à effet de serre.

Pierre Gadonneix a précisé que son groupe pourrait faire de nouvelles acquisitions. “Nos capacités pour de nouvelles opérations ne sont pas épuisées”, a-t-il dit mercredi.

Pour parvenir au rachat de British Energy, EDF a dû convaincre deux actionnaires, les fonds d’investissements Invesco (15%) et M&G (7%) qui s’étaient opposés en juillet à sa première offre.

De son côté, le gazier britannique Centrica, qui avait proposé de fusionner avec BE en cas d’échec d’EDF, a annoncé mercredi qu’il discutait avec le groupe français de la possibilité de prendre à son tour 25% dans British Energy.

Les investisseurs à la Bourse de Paris ont salué ce rachat. L’action EDF a terminé la séance de mercredi en hausse de 3,21% à 51,76 euros.

 25/09/2008 07:10:02 – Â© 2008 AFP