Les spots publicitaires
télévisés, particulièrement abondants en ce mois sacré, n’ont pas fini de
faire des vagues… sur le Net ! Et pour cause. Les publicitaires semblent
avoir (enfin) compris l’impact de l’iInternet quand il s’agit de capter
l’attention des plus jeunes. Chocolat, biscuit, et autres barres de
friandises plus ou moins sucrées choisissent de mettre en scène des
personnages qui évoluent dans un monde branché, définitivement connecté. Nos
créatifs n’hésitent plus à caresser à rebrousse-poil pour titiller la
population et aiguiser les appétits. Quoi de plus naturel quand il s’agit de
produits alimentaires venus, à point nommé, assouvir la boulimie
ramadanesque naturelle du tunisien.
Personnages 3D, images de synthèse, pour un monstre vert (le bien nommé
Lakhdhar) rapidement devenus culte dans la blogosphère et sur Facebook… Le
web c’est aussi un style de vie. Et Internet est même mis en scène, avec un
couple qui bavarde en ligne par le biais de MSN, se regardant pourtant dans
les yeux grâce à la webcam… qui ne cache rien, même pas les biscuits. Le
Net fait donc vendre, et permet autant de clin d’œil à une jeunesse ciblée,
en toute complicité. Autant dire que la pub tunisienne a franchi un palier.
C’est clair : nous sommes bien loin des antiques pubs pour yaourt qui
frisaient le ridicule. Pour faire place nette au Net.
Un buzz infernal est lancé dans le petit monde des internautes tunisiens.
Les pubs sont commentées, dégustées, appréciées. Le web permettant de
répercuter les impressions des uns et des autres grossissant d’autant la
boule de neige, grâce à des outils comme les blogs, les réseaux sociaux
revenus plus forts que jamais sur la scène publique. Facebook l’américain au
service d’un monstre vert tunisien, il fallait y penser. Une chose est sûre
: la sauce a pris, la mayonnaise a monté. Le parler bien de chez nous, avec
des intonations typiquement tunisiennes a fait mouche. Dans un style
délibérément jeune, sans pour autant verser dans la bêtise crasse. L’ironie
est bien présente, se permettant même quelques coups de griffes au passage.
Mieux : on n’hésite plus à taquiner ouvertement les travers de
l’administration, avec notamment le trop fameux irja3 Ghodoua (revenez
demain). On propose même de faire participer le public cible en l’enjoignant
de devenir membre du club… des ajournés par les guichetiers. Les déboires
des élèves, abonnés de nos transports publics, sont transformés en sketches.
Au final, des saynètes tunisiennes loufoques, familières puisque tirées de
notre quotidien. Et particulièrement sympathiques.
Le plus curieux, c’est que nos portails sur le net, qui se sont imposés (bon
an mal an) dans la sphère médiatique nationale comme des journaux
respectables, avec une audience croissante peinent pourtant à capter de
telles publicités. Il s’agit évidemment le plus souvent de portails
économiques destinés aux cadres et décideurs, pas nécessairement friands de
douceurs chocolatées. La masse reste malgré tout accrochée à la télé.
Gageons que la manne (chocolatée) donnera des idées aux petits malins qui
trouveront la formule pour proposer un contenu attirant une autre catégorie
d’audience, et la pub qui va avec.
Histoire de «siphonner» (en partie) les millions générés par ces spots. Qui
profitent (encore) presque exclusivement à la télé. Et en attendant, le
monstre vert fait des ravages sur le Net !
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