L’automobile américaine espère pour bientôt l’aide de Washington

 
 
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à Wilmington (Sud des Etats-Unis) (Photo : William Thomas Cain)

[25/09/2008 15:34:30] WASHINGTON (AFP) Les constructeurs automobiles américains, en pleine restructuration, espéraient jeudi recevoir prochainement une précieuse bouffée d’oxygène, après le vote par la Chambre des représentants des garanties nécessaires à l’octroi de 25 milliards de dollars de prêts.

La loi sur l’indépendance énergétique adoptée par le Congrès en décembre autorisait le gouvernement à accorder une telle somme en prêts à taux préférentiel pour soutenir les constructeurs nationaux dans la réorientation de leur gamme vers des modèles plus économes en carburant.

Mercredi soir, la Chambre des représentants a adopté à 370 voix contre 58 une garantie de 7,5 milliards de dollars de fonds publics, préalable indispensable au déblocage des prêts. Le Sénat devrait se prononcer prochainement, lors d’un vote dont l’issue fait peu de doute.

Ces prêts sont en principe destinés à financer “des véhicules aux technologies de pointe”, l’administration Bush ayant évalué à 100 milliards de dollars le montant nécessaire aux constructeurs pour adapter leur production aux nouvelles exigences gouvernementales en termes de consommation d’essence.

Pour les “trois grands de Détroit”, General Motors, Ford et Chrysler, cet argent apparaît vital pour réorienter leur gamme et leur appareil de production, mais aussi, tout simplement, pour leur survie.

“Une première injection de 25 milliards diminuerait concrètement le risque de cessation de paiements pour les constructeurs automobiles américains”, expliquait récemment un analyste de JPMorgan Chase, Himanshu Patel. Mais selon lui, 25 autres milliards seraient nécessaires pour assurer leur avenir.

Mois après mois, le marché automobile américain se contractant et leurs parts de marché fondant aux Etats-Unis comme ailleurs, les trois géants sont en effet en train de brûler leur trésorerie à un rythme accéléré.

GM a accumulé 70 milliards de dollars de pertes depuis 2005 et Ford près de 24 milliards depuis 2006. Chrysler, qui n’est plus coté et n’a donc plus l’obligation de publier ses résultats, aurait déjà perdu 400 millions de dollars cette année, selon la presse, après 1,9 milliard en 2007.

Non seulement les trois constructeurs sont engagés dans de coûteuses restructurations pour revoir leur gamme, face à la désaffection des Américains pour les véhicules consommant le plus, les 4×4 et autres “pickup”.

Mais en plus, les agences de notation ne cessent d’abaisser leurs notes de dette, estimant de plus en plus plausible un risque de non remboursement, ce qui renchérit sans cesse l’accès au crédit pour GM, Ford et Chrysler.

Lundi, Fitch Ratings a estimé que GM ne devrait pas être en mesure de lever plus de 10 milliards de dollars dans les douze mois à venir, ce qui ne suffirait pas à couvrir ses besoins prévisibles en liquidités.

Depuis plusieurs semaines, les constructeurs ont entrepris un lobbying forcené en direction des élus des Etats “automobiles” du Michigan, de l’Ohio, de l’Indiana et du Missouri, décisifs pour la présidentielle de novembre.

General Motors insiste pour dire qu'”il ne s’agit pas d’un renflouement”, tandis que Ford souligne que ceux qui recevront ces prêts devront les rembourser, quand la conjoncture sera plus favorable.

Ils ont convaincu les sénateurs John McCain et Barack Obama, candidats à la Maison Blanche.

Par ailleurs, ces prêts pourraient être étendus aux constructeurs non-américains –le japonais Nissan semblant le plus intéressé– et aux sous-traitants.

 25/09/2008 15:34:30 – Â© 2008 AFP