La parole au Géant


Par Mohamed Bouamoud

geant02.jpgAu fait, pourquoi un hypermarché ?… Nonobstant la différence des prix qui
est un avantage certain pour le consommateur, le marché tunisien, de par sa
taille du moins, peut-il supporter de grandes surfaces tels Carrefour et
Géant ? «Je pense que l’évolution normale de la qualité de vie, sinon du
niveau du pouvoir d’achat, est appelée à être accompagnée d’un certain
confort aussi bien au niveau de l’acte d’achat qu’à celui de la consommation
du produit. Le développement de la grande distribution accompagne le
développement de la qualité de vie. Contrairement à ce que l’on dit, nous
n’avons pas créé des besoins –ils sont là–, mais nous les avons accompagnés.
La grande distribution a permis de présenter au citoyen des produits à la
mesure de ses besoins, sans se trouver obligé d’aller les chercher très
loin, dans des boutiques spécialisées, voire dans les pays voisins. Elle
offre une réponse à des besoins plus larges et à des prix intéressants.
L’hypermarché n’est que l’image réelle de la consommation du citoyen. Il ne
nous viendra jamais à l’esprit de proposer des articles dont personne ne
veut, c’est clair» affirme Mohamed Ben Hamadi, Directeur général de Géant.

Un hypermarché : un confort et un plaisir
Mais c’est peut-être là le ‘‘tort’’ d’un hypermarché : d’avoir proposé au
client la totalité des articles imaginables et à des prix fort avantageux,
il n’est plus rien resté au petit commerce. «Non, vous oubliez l’hygiène
dans tout cela, sans parler de l’acte de l’achat qui est en soi, dans un
hypermarché, un confort et un plaisir qu’on ne trouve pas ailleurs. A mon
sens, le déplacement vers nous du client est un acte réfléchi : à la
disponibilité du produit répond le meilleur prix. C’est simple : ceux qui
gèrent leur budget au jour le jour ne viennent pas chez nous, mais vont à
l’épicier du coin». Mais il se trouve que l’épicier du coin se plaint
justement de la proximité des grandes surfaces. «Je ne vois pas de quelle
proximité on parle. Géant, pour parler de notre cas, est à un rayon de km
plus loin des régions du Nahli, de M’nihla et de Kalaât Landloss. De quelle
proximité on parle ?… Et d’ailleurs, ces mêmes épiciers et ces mêmes
grossistes viennent périodiquement s’approvisionner chez nous notamment lors
d’opérations ponctuelles que nous organisons –périodes de promotion
exceptionnelle. En tout cas, le petit épicier du Nahli n’a pas fermé
boutique».

Il n’empêche : au vu des chariots (on parle plutôt en termes de panier), il
semble que l’alimentation soit le volet qui l’emporte sur tous les autres.
«Erreur. Elle ne représente que 50% de nos ventes, cependant que
l’électroménager et tout le reste se partagent les 50% restants. Nous sommes
les seuls à avoir mené les meilleures opérations sur les climatiseurs (moins
de 500 dinars la pièce) et les téléviseurs. Nous sommes arrivés au point de
réaliser du zéro bénéfice rien que pour garder l’image des prix les moins
chers. En période de soldes, nous avons consenti des réductions allant
jusqu’à moins 80%».

Pas de cartes de fidélité
Géant, pourtant, ne délivre pas de carte de fidélité. «Nous y pensons. Mais
franchement, nous n’y sommes pas très chauds. Pour nous, la fidélisation du
client gagnerait plutôt dans le meilleur prix, le service, le conseil et
l’ambiance générale. En dehors du Café où l’on peut consommer sandwichs et
autres, nous avons créé de l’animation dans nos espaces. Notre stratégie
tient en ces mots clés : qualité du produit, prix moins chers, confort,
service et le plaisir de l’acte d’achat que nous offrons à nos clients. Je
voudrais ajouter quelque chose à propos des prix. Il y a parfois quelques
augmentations des prix de certains produits. Dans notre volonté de garder
toujours les prix les plus bas, nous avons souvent engagé des actions
tendant à limiter notre marge bénéficiaire, ou carrément discuté avec nos
fournisseurs en vue d’un terrain d’entente nous permettant de proposer des
augmentations légères, accessibles à tous. En revanche, nous valorisons
mieux les produits dont le prix n’a pas augmenté. Cela étant, nous avons
engagé en 2008 toute une campagne tendant à la préservation du pouvoir
d’achat du client».

 

Nota:
Pour cette enquête, nous avons
également essayé de contacter la direction de Carrefour, sans succès. 

 

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Enquête : Hypermarchés : quel impact sur le consommateur ?  


 

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Morched Chebbi : « Les grandes surfaces et magasins font un chiffre
d’affaire annuel d’un milliard de Dinars »   


 

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