[26/09/2008 12:26:30] ROME (AFP)
Alitalia semblait en passe vendredi d’être tirée d’affaire après l’accord des grandes confédérations syndicales au plan de reprise mais la réponse de plusieurs syndicats catégoriels, dont ceux des pilotes, était encore en suspens. Les tractations sur une alliance avec une compagnie étrangère étaient également relancées, Air France-KLM et sa rivale Lufthansa se livrant à une vive compétition. Les rencontres entre les syndicats de pilotes et de personnel navigant, le gouvernement et les repreneurs étaient en cours en fin de matinée au siège du gouvernement. L’Anpav (personnel navigant), qui avait déjà déclaré être prête à signer l’accord l’a fait vendredi matin, a indiqué son président Massimo Muccioli. En revanche, deux autres syndicats catégoriels, la SDL et l’Avia, qui eux aussi représentent les hôtesses et les stewards, étaient encore très réticents de même que ceux des pilote alors que les discussions devaient se poursuivre jusqu’à l’heure limite de 13H00 (11H00 GMT), fixée jeudi par le gouvernement. L’alliance de grands patrons italiens, rassemblés dans la Compagnie aérienne italienne (Cai), pourrait cependant décider d’aller de l’avant, même sans leur accord.
L’accord de tous “serait important (…) mais je crois que dans tous les cas, la Cai pourrait poursuivre son chemin”, a estimé le ministre du Travail Maurizio Sacconi. Alitalia a évité le pire après l’accord donné jeudi par le plus gros syndicat italien, la CGIL, au plan de sauvetage, à la suite d’une relance surprise des négociations. Les repreneurs, qui avaient retiré leur offre la semaine dernière, face à l’hostilité de la CGIL et des organisations de pilotes, d’hôtesses et de stewards, l’ont remise sur la table après le oui de la CGIL. La volte-face de la CGIL est due à des concessions de dernière minute de la Cai sur les rémunérations des personnels au sol, les congés ou le sort des salariés précaires. La Cai a donc désormais le soutien de la majorité des salariés de la compagnie, représentés par la CGIL, l’UIL, la CISL et l’UGL, qui avaient déjà dit oui au plan de sauvetage la semaine dernière.
Soulagé par ce retour des repreneurs, l’autorité de l’aviation civile italienne a assuré que les avions d’Alitalia ne risquaient pas d’être cloués au sol “pour le moment”. La Cai devra dans un deuxième temps nouer une alliance avec une compagnie étrangère, dont l’arrivée annoncée a contribué à rassurer les syndicats qui craignaient pour Alitalia un avenir de compagnie low-cost. Air France-KLM, qui détient déjà 2% d’Alitalia, a déclaré son intérêt et pourrait prendre une participation de 10 à 20%, a appris jeudi l’AFP de source industrielle. Mais sa rivale allemande, la Lufthansa, qui a l’appui de certains syndicats, comme l’UGL ou l’UIL, n’entend pas lâcher le morceau. Son patron, Wolfgang Mayrhuber, à Rome sur invitation du gouvernement italien, a rencontré les syndicats, a indiqué une porte-parole. Une faillite d’Alitalia, détenue à 49,9% par l’Etat, aurait été un grave revers pour Silvio Berlusconi, qui s’était engagé à trouver des repreneurs italiens, après s’être opposé au projet de rachat d’Air France-KLM, rejeté par les syndicats en avril. Le plan de sauvetage de la Cai passe par une reprise des activités de transport de passagers d’Alitalia et leur fusion avec la deuxième compagnie de la péninsule, Air One. En revanche, la dette de 1,2 milliard d’euros sera placée dans une autre société qui sera liquidée et les autres activités seront cédées. 12.500 salariés des deux compagnies seront réembauchés par la nouvelle compagnie, tandis que 3.250 postes seront supprimés. L’Etat a promis des indemnités pendant sept ans aux salariés licenciés. |
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