[26/09/2008 17:38:07] WASHINGTON (AFP)
La crise financière donnait de nouveaux signes d’aggravation vendredi après la faillite de la banque américaine Washington Mutual, tandis que l’inquiétude croissait sur les marchés faute de progrès sur le plan de sauvetage américain. La fermeture de Washington Mutual, annoncée jeudi soir, constitue la plus grosse faillite d’une banque de dépôts dans l’histoire des Etats-Unis. Basée à Seattle (Ouest), “WaMu” était la sixième banque du pays par les actifs. Particulièrement touchée par la crise de l’immobilier, elle avait vu sa valeur boursière quasiment réduite à néant. Ses activités encore viables seront reprises par son concurrent JPMorgan Chase pour 1,9 milliard de dollars. WaMu est le dernier grand nom de la finance américaine à succomber à la crise en moins de deux semaines, après les banques d’affaires Lehman Brothers et Merrill Lynch et l’assureur AIG.
Face aux divisions du Congrès autour de l’adoption du plan de 700 milliards de dollars destiné à soulager le système bancaire de ses créances immobilières douteuses, le président américain George W. Bush est intervenu à nouveau depuis la Maison Blanche. “Nous avons besoin d’un plan de sauvetage et nous devons agir rapidement”, a imploré M. Bush lors d’une très brève allocution retransmise par les télévisions. “Il y a des désaccords sur certains aspects du plan de sauvetage, mais il n’y a pas de désaccord sur le fait que quelque chose d’essentiel doit être fait”, a-t-il observé, au lendemain d’une rencontre exceptionnelle à la Maison Blanche avec les deux candidats à sa succession, Barack Obama et John McCain, qui n’a pas donné les résultats espérés. Des chefs de file du parti démocrate ont accusé les républicains d’être responsables de l’impasse actuelle en déposant un contre-projet à celui du secrétaire au Trésor Henry Paulson. La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a cependant espéré un accord dans les prochaines 24 heures. “C’est vraiment entre les mains des républicains”, a-t-elle dit. Les discussions mettaient en doute la tenue dans la soirée du premier débat télévisé McCain-Obama. Le candidat républicain en a demandé le report afin de se consacrer au plan de sauvetage bancaire. Les Bourses, qui avaient fortement progressé jeudi dans l’espoir d’un accord à Washington, sont reparties à la baisse. A 14H25 GMT, Wall Street perdait 0,46%, Londres 1,77%, Francfort 1,74%. En Asie, Tokyo a perdu 0,94%, Singapour 1,34% et Hong Kong 1,33%. En Europe, le grand groupe de banque et d’assurance belgo-néerlandais Fortis, objet de rumeurs depuis plusieurs jours, a dû faire une mise au point pour assurer qu’elle était solvable malgré la chute de son cours de Bourse.
Fortis a annoncé qu’il allait céder des actifs d’une valeur de 5 à 10 milliards d’euros en raison de “circonstances de marché difficiles actuellement”. Mais le groupe a assuré qu’il avait suffisamment de liquidités pour continuer à fonctionner. Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a assuré que son gouvernement ne laisserait “aucun client en difficulté”. A Londres, la banque britannique HSBC va supprimer 1.100 emplois dans le monde en raison de la crise financière. Autre signe de tension, plusieurs grandes banques centrales ont annoncé vendredi matin de nouvelles mesures visant à s’échanger entre elles plus facilement des liquidités afin d’alimenter leurs systèmes bancaires respectifs. La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et leurs homologues britannique et suisse ont élargis leurs accords exceptionnels, dits de “swap”, mis en place pour faire face à la crise. Plusieurs milliards de dollars supplémentaires pourront ainsi circuler pour soulager les banques qui ne trouvent pas les fonds nécessaires pour boucler leurs comptes chaque jour. Témoin de l’impact de la crise financière sur l’économie réelle, la croissance économique des Etats-Unis au deuxième trimestre a été revue en baisse de 0,5 point, à 2,8% en rythme annuel, selon les chiffres définitifs du ministère du Commerce américain publiés vendredi. Seul effet positif des prévisions de croissance en berne, les prix du pétrole ont ouvert en baisse vendredi à New York. |
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