[26/09/2008 11:09:26] PARIS (AFP)
Le moral des ménages français s’est repris en septembre en gagnant trois points après treize mois de baisse consécutive, en données corrigées des variations saisonnières, a annoncé l’Insee vendredi. L’indicateur qui le mesure s’est établi à -44 contre -47 en juillet (après révision), selon l’Institut de la statistique. Au mois de septembre, l’opinion des ménages sur le niveau de vie en France s’est amélioré, qu’il s’agisse de son évolution passée (le solde se redresse de deux points à -80) mais surtout de son évolution future (le solde passe de -59 à -51). Les ménages se montrent également plus optimistes sur l’évolution passée de leur situation financière personnelle, dont le solde regagne deux points, et sur ses perspectives d’évolution, dont le solde reprend trois points. Le solde sur l’opportunité de faire des achats importants progresse d’un petit point en septembre. En revanche, l’opinion des ménages sur les perspectives d’évolution du chômage se dégrade de nouveau nettement. Les ménages sont par ailleurs plus nombreux à estimer être capables d’épargner dans les prochains mois. Leur opinion sur leur situation financière actuelle évolue peu, tout comme celle sur l’opportunité d’épargner. Enfin, en septembre, les ménages sont moins nombreux qu’en juillet à constater des hausses de prix et moins nombreux à en attendre. Economiste chez BNP Paribas, Mathieu Kaiser appelle à “relativiser” le rebond du mois de septembre, qui, selon lui, “ne permet pas d’envisager une reprise significative de la demande des ménages à court terme”. Le niveau du moral des ménages “est demeuré extrêmement faible: à -44, il se situe encore plus bas qu’en mai, et 22 points sous son niveau de septembre 2007”, rappelle-t-il. “Les craintes concernant l’évolution du chômage se sont envolées et sont revenues en quelques mois à leur niveau de mai 2005”, ajoute M. Kaiser, relevant par ailleurs que “les intentions d’achat sont restées très faibles”. Alexander Law, analyste chez Xerfi, estime lui que le moral des ménages reste “très proche” de son plancher historique, “suggérant que la consommation restera atone au cours des prochains mois”. Selon M. Law, “les ménages ont bien ressenti que les pressions inflationnistes ont été moins fortes dans le sillage de l’accalmie des cours des principales matières premières”, expliquant le rebond de septembre. Mais “l’enquête a été menée au cours des premières semaines de septembre, ce qui signifie que l’amplification de la crise économique et financière internationale n’a été prise en compte que très partiellement”, a-t-il ajouté, estimant qu’on devait dès lors s’attendre à “un nouveau repli” de l’indicateur en octobre. “Tous les symptômes d’une crise sont aujourd’hui réunis: les ménages et les chefs d’entreprise ont le blues, la consommation stagne, la production cale, l’investissement se replie et la demande étrangère s’enraye”, estime M. Law. |
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