Alitalia : les discussions se poursuivent sans heure limite

 
 
[26/09/2008 17:20:28] ROME (AFP)

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éroport de Fiumicino près de Rome, le 26 septembre 2008 (Photo : Vincenzo Pinto)

Alitalia semblait en passe vendredi d’être tirée d’affaire après l’accord des grandes confédérations syndicales au plan de reprise, mais les discussions se poursuivaient encore pour tenter d’arracher l’approbation des derniers syndicats catégoriels, dont ceux des pilotes.

Les tractations sur une alliance avec une compagnie étrangère étaient également relancées, Air France-KLM et sa rivale Lufthansa plaçant leurs pions.

L’ANPAV (personnel navigant) a donné son accord vendredi matin, mais les deux autres syndicats d’hôtesses et de stewards (SDL et Avia), et ceux des pilotes (ANPAC et UP) poursuivaient les discussions avec les repreneurs et le gouvernement en fin d’après-midi, ce dernier ayant retiré son ultimatum qu’il avait fixé à vendredi 13H00 (11H00 GMT).

L’alliance de grands patrons italiens, rassemblés dans la Compagnie aérienne italienne (CAI), pourrait cependant décider de mettre en oeuvre son plan de reprise, même sans leur accord.

L’adhésion de tous “serait importante (…) mais je crois que dans tous les cas, la CAI pourrait poursuivre son chemin”, a estimé le ministre du Travail Maurizio Sacconi.

Alitalia a évité le pire après l’accord donné jeudi au plan de sauvetage par le plus gros syndicat italien, la CGIL, qui a fait volte-face après des concessions de dernière minute de la CAI sur les rémunérations du personnel au sol, les congés ou le sort des salariés précaires.

Du coup, les repreneurs, qui avaient retiré leur offre la semaine dernière, face à l’hostilité de la CGIL et des organisations de pilotes, d’hôtesses et de stewards, l’ont représentée.

La CAI a donc désormais le soutien de syndicats représentant la majorité des salariés de la compagnie. Les trois autres confédérations (UIL, CISL et UGL), avaient déjà dit oui au plan de sauvetage la semaine dernière.

Soulagé par ce retour des repreneurs, l’autorité de l’aviation civile italienne a assuré jeudi soir que les avions d’Alitalia ne risquaient pas d’être cloués au sol “pour le moment”.

Dans un deuxième temps, la CAI devra choisir une compagnie étrangère avec laquelle nouer une alliance.

Air France-KLM, qui détient déjà 2% d’Alitalia, a déclaré son intérêt et pourrait prendre une participation de 10 à 20%, selon une source industrielle.

Mais sa rivale allemande, la Lufthansa, n’entend pas lui laisser le champ libre.

Son patron, Wolfgang Mayrhuber, venu à Rome sur invitation du gouvernement italien, a rencontré les syndicats vendredi. La compagnie allemande séduit l’UGL, la l’UIL et la CISL, grâce à son organisation similaire à celle d’Alitalia avec plusieurs “hubs” (plate-forme de transit).

Une faillite d’Alitalia, détenue à 49,9% par l’Etat, aurait été un grave revers pour le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui s’était engagé à trouver des repreneurs italiens après s’être opposé à un projet de rachat par Air France-KLM, rejeté par les syndicats en avril.

Le plan de sauvetage de la CAI passe par une reprise des activités de transport de passagers d’Alitalia et leur fusion avec la deuxième compagnie de la péninsule, Air One. En revanche, la dette de 1,2 milliard d’euros serait placée dans une autre société qui serait liquidée et les autres activités seraient cédées.

Un total de 12.500 salariés des deux compagnies seraient réembauchés par la nouvelle compagnie, tandis que 3.250 postes seraient supprimés.

 26/09/2008 17:20:28 – Â© 2008 AFP