[26/09/2008 22:14:14] WASHINGTON (AFP)
La crise financière mondiale a donné de nouveaux signes d’aggravation vendredi après la faillite de la banque Washington Mutual, tandis que le Congrès américain semblait parti pour un nouveau week-end de tractations autour du plan de sauvetage des banques. La fermeture de Washington Mutual, annoncée jeudi soir, constitue la plus grosse faillite d’une banque de dépôts dans l’histoire des Etats-Unis. Basée à Seattle (Ouest), “WaMu” était la sixième banque du pays par les actifs. Particulièrement touchée par la crise de l’immobilier, elle avait vu sa valeur boursière quasiment réduite à néant. Ses activités encore viables seront reprises par son concurrent JPMorgan Chase pour 1,9 milliard de dollars. WaMu est le dernier grand nom de la finance américaine à succomber à la crise en moins de deux semaines, après les banques d’affaires Lehman Brothers et Merrill Lynch et l’assureur AIG. Face aux du Congrès autour de l’adoption du plan de 700 milliards de dollars destiné à soulager le système bancaire de ses créances immobilières douteuses, le président américain George W. Bush est intervenu à nouveau depuis la Maison Blanche. “Nous avons besoin d’un plan de sauvetage et nous devons agir rapidement”, a imploré M. Bush lors d’une très brève allocution retransmise par les télévisions.
“Il n’y a pas de désaccord sur le fait que quelque chose d’essentiel doit être fait”, a-t-il observé, au lendemain d’une rencontre exceptionnelle à la Maison Blanche avec les deux candidats à sa succession, Barack Obama et John McCain, qui n’a pas donné les résultats espérés. Le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, a espéré qu’un accord soit conclu avant que les marchés n’ouvrent lundi. “Il n’y pas de raison qu’on n’y parvienne pas”, a-t-il assuré, alors que les discussions risquaient fort de se poursuivre au Congrès au-delà de la fin de la session parlementaire prévue initialement vendredi. Des chefs de file du parti démocrate ont accusé les républicains d’être responsables de l’impasse actuelle pour avoir déposé un contre-projet à celui du secrétaire au Trésor Henry Paulson. Wall Street paraissait cependant reprendre espoir dans la conclusion d’un accord. L’indice Dow Jones a clôturé en hausse de 1,10%. Auparavant, les autres places mondiales avaient toutes terminé en repli: Londres a perdu 2,09%, Paris 1,50%, Francfort 1,77%, Tokyo 0,94%, Singapour 1,34% et Hong Kong 1,33%. Les hésitations du Congrès inquiétaient les dirigeants mondiaux. Le président français Nicolas Sarkozy, qui a appelé jeudi à une refonte complète du système financier mondial, s’en est ouvert au président Bush lors d’un entretien par téléphone. “Le président Bush a parlé avec le président Sarkozy des négociations en cours au Capitole et a dit sa confiance de parvenir à quelque chose”, a rapporté un porte-parole de la Maison Blanche. Le Premier ministre français François Fillon a qualifié la situation de “crise majeure, qui pousse tout le système économique mondial au bord du précipice”. Il s’agit d’une crise “comme il s’en produit seulement une ou deux par siècle”, a-t-il ajouté. Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a exhorté les responsables américains à se mettre d’accord “le plus vite possible”. “Les banques européennes qui commencent à naviguer en eaux troubles, souffrent de cette incertitude”, a ajouté le président de l’Eurogroupe. Les experts se demandaient quel était le prochain domino de la crise. Le grand groupe de banque et d’assurance belgo-néerlandais Fortis, objet de rumeurs depuis plusieurs jours, n’a pas convaincu les marchés en annonçant un projet de vente d’actifs pour 5 à 10 milliards d’euros. Son titre a plongé de 20% à la Bourse d’Amsterdam. Fortis a annoncé dans la foulée le départ de son directeur exécutif (CEO) Herman Verwilst, le deuxième en deux mois et demi. A Londres, la banque britannique HSBC a annoncé 1.100 suppressions d’emploi dans le monde en raison de la crise.
Témoin de l’impact de la crise financière sur l’économie réelle, la croissance économique des Etats-Unis au deuxième trimestre a été revue en baisse de 0,5 point, à 2,8% en rythme annuel. Seul effet positif des prévisions de croissance en berne, les prix du pétrole ont terminé en baisse vendredi à New York, finissant à 106,89 dollars, en retrait de 1,13 dollar par rapport à la clôture de jeudi. |
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