[28/09/2008 15:06:13] WASHINGTON (AFP)
Le Congrès américain semblait proche dimanche d’un accord sur le plan de sauvetage bancaire tandis que les discussions se poursuivaient en Europe pour aider le belgo-néerlandais Fortis, malmené par la crise qui aurait fait une autre victime, la britannique Bradford and Bingley. Tôt dimanche, les leaders démocrates du Congrès et le secrétaire au Trésor Henry Paulson ont annoncé des “progrès importants” vers une signature du plan qui prévoit le déblocage de 700 milliards de dollars pour racheter les créances douteuses des banques. Des parlementaires participant aux négociations ont cependant affirmé que l’accord “devait encore être couché sur le papier”. Obtenir que le Congrès approuve ce plan avant l’ouverture lundi des places financières mondiales est vital pour l’administration Bush afin de calmer les marchés et stabiliser le système financier.
Dans les âpres discussions autour de son plan, le gouvernement a dû affronter des réticences venant de son propre camp républicain hostile à une intervention de l’Etat dans le secteur privé, dont l’ampleur est unique dans l’histoire américaine. Selon la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, des modifications ont été apportées au plan Paulson, afin notamment qu’il bénéficie à plus long terme au contribuable américain appelé à mettre la main au portefeuille. Alors que les tractations se poursuivaient, en Europe d’intenses pourparlers se tenaient dimanche entre gouvernements et autorités de supervision de Belgique et des Pays-Bas pour trouver une solution à la crise de confiance traversée par le bancassureur belgo-néerlandais Fortis. “Il y a toujours des réunions et on examine les initiatives qu’on va prendre avec la BNB”, la Banque nationale de Belgique, a déclaré à l’AFP un porte-parole du superviseur belge du secteur financier, le CBFA. La solution est cherchée en coordination avec les autorités néerlandaises de supervision notamment la banque centrale néerlandaise (DNB).
Les français BNP Paribas et néerlandais ING sont les candidats les plus sérieux à un rachat de tout ou partie de Fortis mais elles exigent des garanties d’Etat, ont affirmé dimanche des médias belges sur leurs sites internet. L’action Fortis a perdu plus de 20% de sa valeur vendredi en bourse, en raison de craintes quant à sa solvabilité. Les autorités belges veulent trouver une solution pour rassurer l’opinion et éviter une panique des clients. Un conseil des ministres restreint s’est réuni samedi soir à Bruxelles avec des représentants de la Banque centrale de Belgique et du superviseur CBFA, officiellement pour un état des lieux de la crise financière. Aux Pays-Bas, le ministre des Finances Wouter Bos a rencontré des hauts responsables de la DNB. La crise financière a éclaté il y a un peu plus d’un an dans le secteur du “subprime” — crédits hypothécaires à hauts risques à taux de remboursement élevés et variables — aux Etats-Unis. Elle a provoqué ces dernières semaines la faillite de grands noms de la finance américaine dont Lehman Brothers et Washington Mutual, et aurait fait une nouvelle victime en Grande-Bretagne, selon la presse de dimanche.
Selon le site internet de la BBC, le gouvernement britannique va nationaliser les prêts de la banque en difficulté Bradford & Bingley (B&B) et cherche à vendre ses succursales à une autre banque. La BBC affirme que le Trésor va utiliser pour cette nationalisation la législation spéciale qui avait servi en février pour le sauvetage de Northern Rock. L’annonce officielle de ces projets pour B&B, spécialisée dans l’investissement locatif, pourrait être faite dès dimanche soir, ou lundi matin, selon BBC. Si B&B disparaît, elle sera la quatrième banque britannique à subir ce sort cette année, avec Northern Rock, Alliance & Leicester et HBOS, qui va être achetée par sa rivale Lloyds TSB. |
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