[28/09/2008 19:50:29] WASHINGTON (AFP) Le plan de sauvetage des banques américaines, qui doit être soumis au vote du Congrès lundi, devrait soulager les marchés boursiers, mais il ne sera possible de parler de succès que s’il permet de rouvrir le robinet du crédit, complètement tari. Pendant tout le week-end, les négociateurs du plan ont gardé à l’esprit les attentes de la communauté financière: parvenir à un accord au plus vite possible. Et idéalement, avant l’ouverture des marchés asiatiques lundi matin. Pour les opérateurs de marché, les institutions financières américaines ne pourront être soulagées que si elles obtiennent l’assurance de pouvoir débarrasser leurs bilans d’actifs invendables. Ce qui devrait soulager leurs homologues des autres pays. C’est en tout cas l’ambition de l’administration Bush, qui avait proposé ce plan de 700 milliards de dollars le 19 septembre. La Bourse de New York, entraînant les grandes places financières mondiales, a avancé la semaine dernière au fil des progrès faits dans les négociations, ou reculé à l’annonce de difficultés. Sur la semaine, la patience des investisseurs a été mise à l’épreuve, l’indice Dow Jones ayant perdu 2,15%, et le Nasdaq, à forte composante technologique, 3,98%. La semaine a été marquée par la plus grande faillite de l’histoire des banques de dépôt aux Etats-Unis, celle de Washington Mutual jeudi. Les progrès faits par le Congrès lors du week-end et la perspective d’un vote dès lundi pourraient soutenir les actions des banques et les indices, s’ils étaient perçus comme une chance pour les institutions financières d’améliorer leurs perspectives en comptant sur les finances publiques. Les marchés pourraient cependant faire le diagnostic d’une aggravation de la crise, avec les difficultés du bancassureur belgo-néerlandais Fortis et de la banque britannique Bradford and Bringley (B&B). Mais au-delà des marchés d’actions (Bourses), le principal verdict est attendu sur les marchés de taux (obligations et prêts interbancaires). L’inquiétude n’a cessé de grandir ces derniers temps sur ces marchés, traduisant une grave perte de confiance des prêteurs. Signe le plus tangible, les taux des prêts interbancaires ont bondi. Celui du Libor américain à trois mois, souvent pris comme référence, est passé de 3,210% à 3,762% en une semaine. Une telle hausse a montré que les banques préféraient conserver leurs liquidités pour elles-mêmes, plutôt que de les prêter de peur de ne pas les récupérer après une éventuelle faillite de l’emprunteur. La hausse ou la baisse de ce taux lundi fournira une indication cruciale pour savoir si les banques estiment que leurs perspectives s’amélioreront grâce à ce plan. Et si elles se remettront à réalimenter les circuits du crédit. Les liquidités disponibles sont pourtant très abondantes, les banques centrales en ayant injecté des quantités considérables dans le système financier pour éviter une raréfaction du crédit. Mais le crédit au secteur privé se tarit malgré tout, à cause d’une crise de confiance. Les seuls emprunteurs qui trouvent grâce aux yeux des investisseurs sont publics. Parmi les marchés de taux, celui des obligations d’Etat est florissant, étant perçu comme le plus sûr. Vendredi, le bon du Trésor américain à trois mois s’échangeait avec un rendement de 0,848%, un taux extrêmement compétitif. |
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