Rusés comme ils sont,
quelques renards du secteur privé des TIC ont saisi au vol l’occasion de la
tenue de la Consultation nationale sur l’emploi pour rappeler quelques
revendications vieilles de plusieurs années et, à leur tête, les
sacro-saints marchés publics.
Rusés comme ils sont, ils ont lourdement insisté sur tout ce qui leur était
demandé pour enrichir la Consultation qui se trouve déjà, en long et en
large, dans les recommandations pour le secteur des technologies de la
communication et de l’information renfermées au sein de la Déclaration du
secteur privé à l’occasion du SMSI ; c’est-à-dire il y a cinq années… Une
éternité quand on les mesure à l’aune de l’évolution des TIC dans le monde.
Rusés comme ils sont, ils reprennent calmement les grands thèmes de cette
Déclaration pour dénoncer des cycles de décisions extrêmement longs, de
l’ordre de 6 à 8 mois pour la rédaction et l’approbation du cahier des
charges et d’une année pour le processus de dépouillement et d’adjudication.
Par ailleurs, ils estiment qu’avec un délai supérieur à 12 mois entre
l’expression des besoins et la commande, la proposition retenue est souvent
obsolète et nécessite un délai supplémentaire de négociations entre
l’acheteur public et le fournisseur retenu. Une éternité vous disons-nous… !
Et on reprend sur le thème des négociations ‘’non équilibrées’’ dont le but
serait de faire supporter par le fournisseur le coût du retard accusé par
l’acheteur en lui imposant de maintenir ses prix sans tenir compte notamment
des fluctuations dues aux cours des changes et l’évolution des coûts des
services associés.
Rusés comme ils sont, ils ne veulent pas cependant rompre Chaârat Essayid
Alî et tendent la perche à qui de droit pour l’inciter à maîtriser et à
raccourcir les cycles de décision. Ils proposent même les actions aptes à y
parvenir ; c’est-à-dire communiquer dans les Cahiers des Charges le planning
de déroulement des Appels d’Offres (réponse, dépouillement, décision,
implémentation, réception et paiement), alléger les circuits d’approbation
avant lancement des cahiers des charges au profit d’un document de référence
et appliquer des contrôles à posteriori, responsabiliser davantage les
donneurs d’ordres par un plan d’objectifs.
C’est clair… mais, rusés comme ils sont, ils enfoncent encore le clou et
revendiquent dans la foulée de classer d’office en marché complexe tout
projet intégrant du service ou du développement de logiciels, revoir les
conditions de soumission des acquisitions publiques à la Commission
Supérieure des Marchés en termes du montant, réinstaurer des critères de
sélection qui ne tiennent plus compte seulement du prix, standardiser les
contrats de projets, réviser les conditions et les pratiques de paiements
des entreprises tunisiennes…
C’est beaucoup… mais, rusés comme ils sont, ils savent que c’est peut-être
maintenant ou jamais que les marchés publics seront totalement assainis.
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