[29/09/2008 18:58:18] PARIS (AFP)
La Bourse de Paris a fini sur une lourde chute lundi, le CAC 40 dégringolant de 5,04% pour terminer à son plus bas niveau depuis mai 2005, dans un marché affolé par les nouveaux développements de la crise financière aux Etats-Unis et en Europe. L’indice vedette a lâché 209,90 points à 3.953,48 points, dans un volume d’échanges de 5,9 milliards d’euros, soit sa deuxième plus mauvaise performance quotidienne de l’année après le “lundi noir” du 21 janvier (-6,83%). Londres a perdu 5,30%, Francfort 4,23% et l’Eurostoxx 50 4,69%. “Ce qui domine, c’est énormément de lassitude sur la volatilité des marchés. L’aversion au risque est totale, parce que le marché interbancaire ne fonctionne pas”, signe que les banques refusent de se prêter de l’argent entre elles, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien. Nourrissant cette défiance, la crise financière a frappé à plusieurs endroits en Europe en entraînant la nationalisation partielle du belgo-néerlandais Fortis et de l’islandais Glitnir, le démantèlement de la banque britannique Bradford & Bingley et le sauvetage in extremis de la banque allemande Hypo Real Estate. Les autorités américaines ont de leur côté orchestré le rachat des activités bancaires de Wachovia par sa concurrence Citigroup, accélérant la restructuration du secteur financier après la quasi-faillite de Lehman Brothers, la nationalisation d’AIG et la fermeture de Washington Mutual. Ce déluge de mauvaises nouvelles a noyé les efforts des autorités monétaires pour rassurer les marchés, par de nouvelles injections de liquidités, et a balayé les espoirs nés du plan américain de sauvetage des banques, objet ce week-end d’un accord au Congrès. Les économistes du courtier Aurel ont d’ailleurs déploré les amendements apportés par les parlementaires américains à ce projet, le jugeant désormais “trop restrictif pour être efficace”, puisque “l’addition finale” devra être supportée par les banques concernées. Les titres des valeurs financières en ont souffert à Paris: Axa a perdu 7,47% à 21,55 euros, BNP Paribas 4,00% à 65,53 euros, Crédit Agricole 9,72% à 13 euros, Natixis 13,73% à 2,20 euros et Société Générale 6,40% à 60,87 euros. L’action du franco-belge Dexia a été particulièrement attaquée, finissant sur un plongeon de 28,50% à 7,20 euros, après un article du Figaro évoquant une prochaine augmentation de capital de la banque franco-belge. “Il manque peut-être une +opération vérité+ pour que la confiance revienne. Les banques continuent à traîner des pieds pour dévoiler leurs actifs toxiques, ce qui explique pourquoi leurs messages rassurants n’ont plus aucun effet sur les marchés”, a souligné le vendeur d’actions. Loin de se cantonner au secteur financier, la tempête boursière a balayé la quasi-totalité de la cote, en particulier les valeurs industrielles comme ArcelorMittal (-12,25% à 34 euros), Alcatel-Lucent (-10,89% à 2,61 euros), Bouygues (-9,18% à 30,41 euros), Renault (-6,97% à 44,02 euros) et Schneider-Electric (-7,37% à 57,71 euros). “Le crédit est la courroie de transmission de la crise financière à l’économie”, a rappelé le vendeur d’actions, puisque l’asphyxie de certains établissements financiers les empêche de prêter de l’argent aux ménages et aux entreprises. Dans ces conditions, a-t-il jugé, il est prématuré de revenir sur les marchés actions “tant que l’on n’aura pas retrouvé de confiance dans le secteur bancaire”, et même si les Bourses offrent des niveaux de valorisation historiquement faibles. |
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