Banque Fortis : l’action baisse en Bourse, la direction reconnaît des erreurs

 
 
[29/09/2008 14:14:36] BRUXELLES (AFP)

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ège du groupe Fortis le 29 septembre 2008 à Hong Kong (Photo : Mike Clarke)

L’action du bancassureur belgo-néerlandais baissait à nouveau en Bourse lundi, au lendemain de l’annonce de sa nationalisation partielle par les Etats du Benelux et alors que son nouveau patron a reconnu que des erreurs avaient été faites dans le passé.

L’action Fortis s’échangeait à 5 euros vers 10H40 GMT à la Bourse de Bruxelles comme à celle d’Amsterdam, soit une baisse de 3,85% dans le premier cas et de 3,47% dans le second comparé aux cours de clôture de vendredi.

L’action avait déjà touché vendredi à la clôture à Amsterdam son niveau le plus bas en quinze ans à 5,18 euros, après un plongeon de plus de 20% dû aux inquiétudes des marchés sur la solvabilité du groupe.

Pour tenter de rétablir la confiance, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas ont annoncé dimanche soir qu’ils injectaient 11,2 milliards d’euros au total dans Fortis, en échange d’une participation de chacun 49% dans la filiale bancaire du groupe dans leur pays respectif. Autre décision annoncée dimanche soir, la revente des activités d’ABN Amro à peine rachetées par Fortis, qui n’a pas encore complètement bouclé le financement de cette opération de 24 milliards d’euros.

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à Bruxelles pour un sommet du Benelux pour sauver la première banque de Belgique (Photo : Eric Vidal)

Le nouveau patron Filip Dierckx, nommé vendredi soir, a reconnu que Fortis avait eu les yeux plus gros que le ventre, lors d’une conférence de presse lundi. “Je ne vais pas démentir que si on regarde certaines des décisions que nous avons prises dans le passé, alors on peut probablement dire qu’elles ont été prises au mauvais moment”, a-t-il dit.

“Clairement, il y a eu un mauvais timing sur l’opération ABN Amro”, a-t-il ajouté. “Nous avons regardé ça durant le week-end et pensé qu’en ce moment, c’est simplement un pas de trop à faire pour l’entreprise”, a encore noté M. Dierckx.

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Fortis en chiffres

“On peut se réjouir que Fortis ait été sauvé mais, pour les actionnaires, cela signifie une dilution de la valeur de l’action”, a expliqué un analyste de Van Lanschot Bankiers à l’agence de presse néerlandaise ANP. “Le résultat d’une nationalisation d’une entreprise cotée en Bourse est souvent négatif pour les actionnaires”, selon un trader cité par l’agence.

Cette nationalisation intervient alors que Fortis n’avait pas réussi à convaincre les marchés vendredi en annonçant la mise en vente de 5 à 10 milliards d’euros d’actifs non-stratégiques. Le groupe avait annoncé le départ de son second patron en moins de trois mois dans la soirée. Fortis est la première banque de Belgique – où elle est aussi le premier employeur privé – et la deuxième des Pays-Bas.

 29/09/2008 14:14:36 – Â© 2008 AFP