Alitalia : les neuf syndicats se plient finalement au plan de rachat

 
 
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éroport de Fiumicino près de Rome, le 26 septembre 2008 (Photo : Vincenzo Pinto)

[29/09/2008 15:31:07] ROME (AFP) Les neuf syndicats d’Alitalia ont fini par donner leur accord au rachat de la compagnie par de grands patrons italiens, soutenus par Silvio Berlusconi, mais plusieurs étapes doivent encore être franchies avant que la nouvelle compagnie ne décolle comme prévu le 1er novembre.

Les deux derniers syndicats encore réticents, la SDL et l’Avia qui représentent environ 80% des hôtesses et des stewards de la compagnie, ont signé l’accord lundi. Sans enthousiasme.

“Nous avons signé l’accord mais il n’y a rien à fêter (…) c’est un moment douloureux (…) un collègue sur trois est licencié et des centaines seront obligés de déménager pour garder leur travail”, a déclaré le responsable de l’Avia, Antonio Di Vietri.

Sur les plus de 3.000 suppressions de postes prévues par le plan de reprise, 1.500 concernent les hôtesses et les stewards, selon ces deux syndicats.

“Tout est bien qui finit bien”, s’est félicité le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, juste avant la signature. Un échec de la privatisation d’Alitalia, encore détenu à 49,9% par le gouvernement, ou sa faillite auraient été un grave revers pour le Cavaliere.

A l’issue de près d’un mois d’âpres tractations et de nombreux rebondissements, dont un retrait de l’offre de rachat puis une relance surprise des négociations, tous les syndicats ont donc dit oui à la reprise d’Alitalia par la Compagnie aérienne italienne (Cai), présidée par le PDG de Piaggio, Roberto Colaninno, à la suite de concessions de dernière minute.

Ce plan de reprise prévoit un rachat des activités de transport de passagers d’Alitalia et leur fusion avec Air One, la deuxième compagnie de la Péninsule.

La dette de près d’1,2 milliard d’euros doit en revanche être reprise par une seconde société qui sera liquidée et l’endettement sera supporté in fine par les contribuables italiens.

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és d’Alitalia manifestent devant le Parlement italien à Rome, le 26 septembre 2008 (Photo : Andreas Solaro)

Mais de nombreuses étapes doivent encore être franchies par la compagnie qui prévoit de décoller le 1er novembre.

La nouvelle Alitalia, qui dispose d’une licence de vol provisoire accordée début septembre, après sa mise sous administration extraordinaire, devra1 obtenir une nouvelle licence de l’aviation civile italienne (Enac).

“Il faudra travailler beaucoup”, afin de parvenir à cet objectif avant le 15 octobre, date jusqu’à laquelle court l’offre de la Cai, ce qui sera “très difficile”, a déclaré récemment le président de l’Enac, Vito Riggio.

Compagnie allégée avec un réseau réduit, elle devra aussi s’appuyer sur un partenaire étranger qui restera minoritaire, Air France-KLM ou Lufthansa.

Les négociations seront “brèves, mais je ne peux pas donner un terme. A partir de la semaine prochaine, nous pourrons nous asseoir autour d’une table avec l’un et l’autre pour définir les routes, les synergies, les avantages dans l’intérêt de la clientèle et des actionnaires”, a expliqué dimanche l’administrateur de la Cai, Rocco Sabelli.

La majorité des confédérations syndicales italiennes soutiennent ouvertement la compagnie allemande de même que le parti régionaliste de la Ligue du nord, principal allié du gouvernement Berlusconi, Lufthansa pariant sur le développement de plusieurs plate-formes en Italie, en particulier celle de Milan (nord).

Enfin, Alitalia doit encore passer sous les fourches caudines de Bruxelles.

La Commission européenne doit rendre sa décision sur le prêt de 300 millions d’euros accordé à la compagnie par l’Etat italien, ainsi que la modification de la loi sur les faillites et la dérogation à la loi antitrust, afin de permettre l’intégration des actifs d’Air One, contenus dans un décret-loi approuvé fin août.

 29/09/2008 15:31:07 – Â© 2008 AFP