[30/09/2008 20:56:57] NEW YORK (AFP) Le constructeur aéronautique américain Boeing a indiqué mardi craindre que le vol d’essai de son nouveau long-courrier 787 “Dreamliner”, ne doive être retardé si un mouvement de grève de ses ouvriers mécaniciens, débuté le 6 septembre, se prolongeait trop longtemps. “Si la grève continue, nous ne pourrons pas essayer le 787 à la fin de l’année comme nous l’avions prévu. On a besoin d’avoir toute l’équipe pour ce vol”, a déclaré à l’AFP un porte-parole de Boeing, Tim Healy. Pour autant, M. Healy s’est refusé à évoquer un éventuel nouveau retard dans la livraison de ce nouvel avion aux compagnies clientes. “Nous ne savons pas combien de temps va durer (la grève). Quand elle finira, nous évaluerons alors l’impact sur le 787”. “Nos opérations se normaliseront, et nous pourrons alors évaluer le calendrier des livraisons et du programme”. Le programme du 787 a déjà pris près de deux ans de retard sur son calendrier de lancement en raison de problèmes industriels à répétition. Boeing s’expose ainsi à des demandes d’indemnisation des compagnies clientes, qui ont commandé à ce jour près de 900 exemplaires du nouvel appareil. Un porte-parole du syndicat des mécaniciens IAM, Frank Larkin, a indiqué que, si le syndicat était en contact quotidien avec un médiateur fédéral, aucun rendez-vous n’était prévu à ce jour avec la direction de l’avionneur. Il a souligné que le site d’assemblage du 787, à Everett, dans l’Etat de Washington (nord-ouest), faisait partie des usines touchées par la grève. Quelque 27.000 ouvriers de Boeing sont en grève, dont 25.000 autour de Seattle (Etat de Washington), les autres à Wichita (Kansas, centre), à Portland (Oregon, nord-ouest) et en Californie (ouest). Ce débrayage fait suite à l’échec des négociations pour entériner un nouvel accord collectif pluriannuel. Un analyste de l’agence de notation Fitch, Craig Fraser, a relevé que Boeing avait annoncé ces derniers jours le résultats d’essais statiques de son nouvel appareil, ce qui montre que “les activités ne sont pas gelées à 100%”. “C’est une indication que (Boeing) peut se passer de mécaniciens et travailler juste avec des ingénieurs, mais il viendra un moment où ils auront besoin d’ouvriers sur place pour travailler sur le 787”, a-t-il précisé. Pour M. Fraser, qui était interrogé par l’AFP, la grève pourrait se prolonger deux à trois mois sans mettre le groupe en péril. “Nous pensons que la société s’en sortira si la grève dure deux ou trois mois”, a-t-il dit. La précédente grève de l’IAM, en 2005, avait duré un mois. La section locale du syndicat tient le compte sur son site internet des jours de grève et du manque à gagner qu’il estime infliger à la société: près de 2,5 milliards de dollars mardi vers 19H00 GMT. “La plus grande partie de l’impact de la grève s’inversera quand elle se finira: ils pourront livrer les avions qu’ils n’ont pas livrés”, a précisé M. Fraser. L’analyste a relevé que le constructeur ne perdait pas de chiffre d’affaires: “il voit son chiffre d’affaires différé”. Pour lui, la crise pourrait devoir obliger Boeing, tout comme d’ailleurs son concurrent européen Airbus, à accorder des facilités financières à ses clients, confrontés à la baisse du trafic et au renchérissement des carburants. Une demi-heure avant la clôture de Wall Street, l’action de Boeing gagnait 2,99%, à 57,13 dollars, dans un marché en forte hausse. |
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