[30/09/2008 22:32:04] PARIS (AFP)
Le président George W. Bush a affirmé mardi que les efforts se poursuivaient pour faire adopter par le Congrès américain le plan de sauvetage des banques, l’Europe envisageant de son côté d’améliorer le fonctionnement du système financier face à l’ampleur de la tempête. M. Bush a déclaré que le rejet lundi par la Chambre des représentants du plan de sauvetage du système financier américain, qui avait entraîné le soir même la déroute de Wall Street, ne signifiait pas “la fin” des efforts pour son adoption. Le président américain a ainsi répondu indirectement aux demandes de responsables politiques d’autres pays, comme celle de la chancelière allemande Angela Merkel qui a appelé à un vote du plan de sauvetage, selon elle “nécessaire pour restaurer la confiance des marchés”. Georges Bush a promis “aux citoyens (américains) et aux citoyens du monde que ce n’est pas la fin du processus législatif”. “Mon administration va continuer à travailler étroitement avec les dirigeants des deux partis”, républicain et démocrate au Congrès, a-t-il assuré. De son côté, l’Europe envisage de nouvelles mesures pour améliorer le fonctionnement du système financier face à l’ampleur de la tempête sur le continent européen, mais un plan de sauvetage généralisé comme aux Etats-Unis reste exclu en l’état.
“Je confirme que compte tenu de la situation, les réflexions ne sont pas finies, pas épuisées” sur les initiatives européennes prévues face à la crise, “c’est dans la logique de l’action”, a déclaré mardi le porte-parole de la Commission européenne, Johannes Laitenberger, lors d’un point de presse. La Banque centrale européenne (BCE) a continué mardi d’injecter massivement des liquidités à des banques toujours aux abois, paniquées par l’ampleur de la crise financière. Plus de 400 banques ont participé à l’opération, demandant un total de 228 milliards, a précisé la BCE. “Les marchés reprennent l’espoir qu’une solution pourra être trouvée d’ici demain soir (mercredi, ndlr) sur le plan de soutien aux banques”, a ainsi expliqué à l’AFP Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities. New York rebondissait ainsi mardi à l’ouverture: le Dow Jones gagnant 2,02% et le Nasdaq 2,51%, même si “l’ambiance à Wall Street reste morose”, ont expliqué les analystes de Schaeffers. En Europe, les principales places ont terminé en hausse avec des progressions allant de 1,74% à Londres, 1,99% à Paris et 0,41% à Francfort.
En Asie, Hong-kong avait terminé en hausse de 0,8% et Bombay de 2,1%, tandis que Tokyo abandonnait 4,12%. En Europe, les gouvernements belge, français et luxembourgeois ont décidé mardi d’injecter 6,4 milliards d’euros dans le bancassureur franco-belge Dexia, deuxième victime en Belgique de la crise financière après le belgo-néerlandais Fortis. Le Premier ministre français François Fillon a affirmé sa “conviction qu’aucune grande banque européenne ne devait être acculée à la faillite”. “Lorsqu’il faudra faciliter l’adossement d’une banque à une autre en Europe, nous l’encouragerons, a-t-il expliqué. Mais lorsqu’il faudra, comme nous l’avons fait avec Dexia, prendre une participation directe, nous le ferons aussi”. La liste des victimes ne cesse de s’allonger. La quatrième banque américaine, Wachovia, a été rachetée dans l’urgence par Citigroup lundi, sous l’égide des pouvoirs publics américains. Cette disparition vient s’ajouter à la faillite de Lehman Brothers, au rachat de Washington Mutual et de Merrill Lynch et au renflouement d’AIG. Au Royaume-Uni, le gouvernement a été contraint de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander. En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d’euros garantie pour l’essentiel par l’Etat. En Italie, mardi, la cotation de la banque UniCredit à la Bourse de Milan a été interrompue, après avoir franchi sa limite de baisse autorisée, alors que le titre chutait de 9,50%. Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a répété que le système financier français “est un des plus sûrs du monde”, rappelant que les grands groupes bancaires français ont dégagé 7 milliards d’euros de bénéfice au premier semestre 2008. |
||||||
|