Les bourses rebondissent dans l’espoir d’une adoption du plan Paulson

à la bourse de Francfort le 30 septembre 2008 (Photo : Thomas Lohnes)

Après la débâcle de lundi, les bourses européennes ont rebondi mardi dans l’espoir que le plan Paulson en faveur du secteur bancaire serait finalement adopté par le Congrès américain.

Paris a gagné 1,99%, Londres 1,74% et Francfort 0,41%. L’indice Eurostoxx 50 a pris 1,02%.

“Après la panique d’hier (lundi), les marchés reprennent espoir, et pensent que le Congrès (américain) finira par adopter le plan” de sauvetage du secteur bancaire, a indiqué à l’AFP Romain Hayat, gérant chez Meeschaert Asset Management.

Le président américain George W. Bush a déclaré mardi que les efforts pour faire adopter le projet se poursuivaient et que son rejet la veille par la Chambre des représentants ne signifiait pas “la fin” du processus législatif.

De nouvelles injections massives de liquidités par les banques centrales ont par ailleurs contribué à revigorer les marchés.

Après une ouverture hésitante, les places européennes ont aussi bénéficié en fin de séance de la progression de Wall Street, où le Dow Jones prenait 2,57% et le Nasdaq 3,13% vers 16H00 GMT.

A Paris, le CAC 40 a grimpé de 1,99% à 4.032,10 points au terme d’une séance très volatile. Lundi, il avait perdu 5,04% à 3.953,48 points, son plus bas niveau depuis mai 2005.

Dexia, après avoir plongé de 28,5% lundi, a regagné 4,47% à 7,52 euros après l’annonce d’un renflouement de 6,4 milliards d’euros par les gouvernements belge, français et luxembourgeois.

Les autres valeurs financières se rassérénaient quelque peu après leur dégringolade de la veille: BNP Paribas (+0,84% à 66,08 euros), Crédit Agricole (+3,12% à 13,40 euros), Natixis (+4,09% à 2,29 euros) et Société Générale (+1,85% à 62,00 euros).

A Londres, l’indice Footsie-100 a gagné 1,74% à 4.902,45 points.

Toute une brochette de valeurs-vedettes, qui avaient chuté lundi de manière indiscriminée, emportée par le plongeon général, se sont redressées, les investisseurs se livrant à une chasse aux bonnes affaires.

Les valeurs bancaires sont cependant restées affaiblies: RBS a perdu 1,10%, Barclays 2,32% et HBOS a chuté de 13,80%, victime de spéculations selon lesquelles sa rivale Lloyds TSB (+4,26%) pourrait être poussée par ses actionnaires à revoir à la baisse le montant de l’offre de rachat.

A Francfort, l’indice Dax des trente valeurs vedettes a progressé de 0,41% à 5.831,02 points, après une chute de plus de 4% la veille.

Le secteur financier cependant a continué de souffrir: Commerzbank a perdu 5,02% à 10,40 euros, Deutsche Bank 2,20% à 49,54 euros, Postbank 1,04% à 26,66 euros. Munich Re a reculé de 2,83% à 106,21 euros.

Seule exception: Hypo Real Estate, sauvée la veille de la faillite grâce à un plan de 35 milliards d’euros piloté par le gouvernement allemand, a repris 17,90% à 4,15 euros. La veille, le titre avait cédé près de 74%.

A Amsterdam, l’indice AEX des principales valeurs en terminé la journée en hausse de 2,44% à 331,45 points.

Le bancassureur belgo-néerlandais Fortis, qui avait perdu plus de 23% lundi au lendemain de l’annonce de s nationalisation partielle par les trois pays du Benelux, a clôturé en hausse de 11,11% à 4,40 euros. La Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas injectent ensemble 11,2 milliards d’euros pour sauver Fortis.

Le banque ING, également en chute libre lundi, a terminé en hausse de 4,08% à 14,93 euros. ING avait démenti lundi soir qu’il était intéressé par la reprise des activités d’ABN Amro, dont la cession est prévue dans le plan de sauvetage de Fortis.

A Bruxelles, l’indice vedette Bel-20 a pris 3,19% à 2.672,20 points, porté par les fortes progressions de Dexia (+6,08%) et de Fortis (+8,39%), les deux banques en difficultés qui ont fait l’objet d’un renflouement public massif.

A la Bourse suisse, l’indice SMI des 20 valeurs vedettes est reparti vers le haut, prenant 2,38% à 6.654,89 points.

L’agro-alimentaire Nestlé a réalisé la plus forte hausse, de 3,57% à 48,2 francs. Les valeurs bancaires ont terminé dans le vert, UBS s’élevant de 1,71% à 18,46 francs, Credit suisse prenant 3,53% à 49,9 francs. Les deux premières banques du pays sont “bien capitalisée” et une intervention des autorités suisses n’est pas nécessaire, a rassuré mardi le ministère des Finances.

A Madrid, l’indice Ibex-35 a terminé en hausse de 0,38% à 10.987,5 points.

Toutes les valeurs bancaires sauf une ont terminé dans le vert, Santander progressant de 0,38% à 10,50 euros, BBVA de 1,06% à 11,46 euros. Seule Sabadell a terminé dans le rouge, cédant 1,09% à 5,45 euros. Bankinter a elle terminé en hausse de 5,29% à 8,76 euros.

Le PSI-20, indice vedette de la Bourse de Lisbonne, a lui pris 1,87%, à 8.033,23 points.

A l’inverse de la tendance générale, l’indice SP/Mib de la bourse de Milan a fini la séance sur une baisse de 1,06% à 25.530 points.

La plus grosse banque italienne, UniCredit, a lâché 12,70% à 2,5975 euros et son action a été suspendue trois fois durant la séance. Elle avait déjà perdu 10,30% lundi.

Les autres établissements financiers ont été également touchés même si le ministère de l’Economie et des Finances a assuré que la liquidité des banques italiennes était “adéquate” et les conséquences de la crise financière sur les établissements bancaires et les compagnies d’assurance du pays “restaient contenues”.

La banque Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a perdu 1,74% à 3,8175 euros. En revanche Banca Popolare di Milano, qui avait cédé lundi 7,53%, est remontée de 4,31% à 5,93 euros.