[01/10/2008 07:31:44] WASHINGTON (AFP)
Wall Street et les places européennes ont rebondi mardi, portées par l’espoir d’une adoption rapide par le Congrès américain d’un plan de sauvetage des banques revu et corrigé, l’Europe envisageant de son côté d’améliorer le système financier, face à la tempête. Le président George W. Bush a affirmé mardi que les efforts se poursuivaient pour faire adopter par le Congrès ce plan de sauvetage du secteur bancaire américain de 700 milliards de dollars. Le Sénat américain le mettra au vote mercredi soir après son rejet, lundi, par la Chambre des représentants, qui avait entraîné le soir même une déroute à Wall Street. Le président américain a ainsi répondu indirectement aux demandes de responsables politiques d’autres pays, comme la chancelière allemande Angela Merkel qui a appelé à un vote du plan de sauvetage, selon elle “nécessaire pour restaurer la confiance des marchés”. George W. Bush a promis aux Américains et “aux citoyens du monde” que ce n’était pas la fin du processus législatif. “Mon administration va continuer à travailler étroitement avec les dirigeants des deux partis”, républicain et démocrate au Congrès, a-t-il assuré.
Les chefs de file démocrates Harry Reid et Nancy Pelosi ont fait part à M. Bush de leur “confiance” dans le vote d’un nouveau plan par le Congrès. Le vote au Sénat américain aura lieu après la tombée de la nuit mercredi, après la fête du Nouvel An juif. Cela signifie qu’exceptionnellement, le Sénat se prononcera sur le plan avant que la Chambre des représentants ne l’examine à nouveau jeudi. Le plan révisé que le Sénat examinera mercredi prévoit de porter à 250.000 dollars le plafond de la garantie accordée aux déposants en cas de faillite de leur banque. Les candidats à la Maison Blanche Barack Obama et John McCain, qui avaient fait cette proposition mardi, se rendront au Sénat mercredi soir. “J’espère qu’avec les améliorations que nous avons apportées au projet de l’administration, le Sénat votera la loi demain (mercredi) et la Chambre des représentants prendra sa suite après”, a déclaré le leader de la majorité démocrate au Sénat Harry Reid. De son côté, l’Europe envisage de nouvelles mesures pour améliorer le fonctionnement du système financier face à l’ampleur de la déroute sur le continent européen, mais un plan de sauvetage généralisé comme aux Etats-Unis reste exclu pour l’instant. “Je confirme que compte tenu de la situation, les réflexions ne sont pas finies, pas épuisées” sur les initiatives européennes prévues face à la crise, a déclaré mardi le porte-parole de la Commission européenne, Johannes Laitenberger. La Banque centrale européenne (BCE) a continué d’injecter massivement des liquidités à des banques aux abois.
Plus de 400 banques ont participé à l’opération, demandant un total de 228 milliards. Les marchés espèrent qu’une solution pourra être trouvée d’ici mercredi soir sur le plan de soutien aux banques, a expliqué à l’AFP Yves Marçais, vendeur d’actions chez Global Equities. Après un “lundi noir”, la Bourse de New York a nettement rebondi mardi, sans combler sa chute historique de la veille, dans un marché porté par l’espoir d’une adoption rapide par le Congrès du plan de sauvetage: le Dow Jones a gagné 4,68%, et le Nasdaq 4,97%. Plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation étaient partis en fumée lundi. Le Dow Jones a frôlé mardi, en points, un rebond aussi historique que sa chute de la veille. Les trois banques présentes dans l’indice Dow Jones ont affiché des hausses à deux chiffres: JPMorgan +13,90%, Bank of America +15,70% et Citigroup +15,55%. Quant au dollar, il a affiché un bond spectaculaire face à l’euro, tombé à 1,40 dollar contre 1,44 la veille. En Europe, les principales places ont terminé en hausse avec des progressions allant de 1,74% à Londres, 1,99% à Paris et 0,41% à Francfort. En Asie, Hong-kong avait terminé en hausse de 0,8% et Bombay de 2,1%, tandis que Tokyo abandonnait 4,12%. En Europe, les gouvernements belge, français et luxembourgeois ont décidé mardi d’injecter 6,4 milliards d’euros dans le bancassureur franco-belge Dexia, deuxième victime en Belgique de la crise financière après le belgo-néerlandais Fortis. Le Premier ministre français François Fillon a affirmé sa “conviction qu’aucune grande banque européenne ne devait être acculée à la faillite”. “Lorsqu’il faudra faciliter l’adossement d’une banque à une autre en Europe, nous l’encouragerons, a-t-il expliqué. Mais lorsqu’il faudra, comme nous l’avons fait avec Dexia, prendre une participation directe, nous le ferons aussi”. La liste des victimes ne cesse de s’allonger. La quatrième banque américaine, Wachovia, a été rachetée dans l’urgence par Citigroup lundi, sous l’égide des pouvoirs publics américains. Cette disparition vient s’ajouter à la faillite de Lehman Brothers, au rachat de Washington Mutual et de Merrill Lynch et au renflouement d’AIG. Au Royaume-Uni, le gouvernement a été contraint de nationaliser la banque Bradford & Bingley et de céder ses meilleurs actifs au groupe espagnol Santander. En Allemagne, Hypo Real Estate a échappé de justesse à la faillite grâce à une ligne de crédit de 35 milliards d’euros garantie pour l’essentiel par l’Etat. En Italie, la cotation de la banque UniCredit à la Bourse de Milan a été interrompue, après avoir franchi sa limite de baisse autorisée. Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a répété que le système financier français était “l’un des plus sûrs du monde”, rappelant que les grandes banques françaises avaient dégagé 7 milliards d’euros de bénéfice au premier semestre 2008. |
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