Crise financière : vote au Sénat sur le Plan Paulson, les Bourses hésitantes

 
 
[01/10/2008 22:03:34] WASHINGTON, 1 oct 2008 (AFP)

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à la bourse de New York le 30 septembre 2008 (Photo : Spencer Platt)

Le président américain George W. Bush s’est dit optimiste mercredi quant à l’adoption prochaine d’un plan de sauvetage du système bancaire révisé, mais les Bourses mondiales sont restées hésitantes face à la crise financière qui sème la polémique en Europe.

“Le projet de loi est différent, il a été amélioré et j’ai confiance dans le fait qu’il sera adopté”, a déclaré M. Bush, alors que le Sénat américain devait se prononcer dans la soirée sur une version améliorée du plan de 700 milliards de dollars destiné à éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l’immobilier.

Le président a indiqué que la Chambre des représentants se prononcerait vendredi sur ce plan, après l’avoir rejeté lundi lors d’un vote qui a entraîné une déroute à Wall Street.

Le candidat républicain à la Maison Blanche John McCain et son rival démocrate Barack Obama ont averti que la crise économique se transformerait en “désastre”, pour l’un, en “catastrophe”, pour l’autre, si le plan de sauvetage du système bancaire était à nouveau rejeté.

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ésident George W. Bush, le 1er octobre 2008 à la Maison-Blanche (Photo : Saul Loeb)

Le plan révisé prévoit de porter à 250.000 dollars le plafond de la garantie accordée aux déposants en cas de faillite de leur banque.

Après la série de faillites majeures survenues depuis la mi-septembre dans la finance américaine, une grosse compagnie d’assurance “avec un nom que tout le monde connaît (…) est sur le point de faire faillite”, a rapporté le chef du groupe démocrate au Sénat, Harry Reid, citant les propos d’un collègue.

M. Reid a pris cet exemple pour appuyer son propos selon lequel les parlementaires n’avaient pas d’autre choix que de voter très rapidement le plan.

Dans l’attente des votes du Congrès, les places financières ont terminé sans grande orientation.

Wall Street, où plus de 1.000 milliards de dollars de capitalisation sont partis en fumée lundi, a terminé en léger repli de 0,18%, rattrapant très largement le terrain perdu en début de séance.

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à La Crosse, dans le Wisconsin (centre-nord des Etats-Unis) (Photo : Stan Honda)

Paris a gagné 0,56% et Londres 1,17%, mais Francfort a abandonné 0,42%. En Asie, Tokyo a gagné 0,96%.

“Les marchés ont commencé la semaine de façon désastreuse et ne savent pas comment elle va se terminer. En attendant, on ne voit pas plus loin que le bout de son nez et la suspicion prédomine”, a expliqué un vendeur d’actions parisien.

De son côté, l’Union européenne envisageait de nouvelles mesures pour améliorer le fonctionnement du système financier face à l’ampleur de la déroute sur le continent, mais un plan de sauvetage généralisé comme aux Etats-Unis restait exclu dans l’immédiat.

Le président français Nicolas Sarkozy, qui préside l’UE pour six mois, tente d’organiser à la fin de la semaine une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement des quatre pays européens du G7 (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie), avec José Manuel Barroso (président de la Commission européenne), Jean-Claude Juncker (président de l’Eurogroupe), et Jean-Claude Trichet (président de la Banque centrale européenne).

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à Independence dans le Missouri (centre des Etats-Unis) (Photo : Mandel Ngan)

Selon une source gouvernementale européenne, la France souhaitait proposer à ses partenaires un plan de sauvetage de 300 milliards d’euros pour venir au secours du secteur bancaire. Mais Paris a démenti l’existence d’un tel plan qui suscite des réticences en Allemagne.

Un porte-parole du ministère allemand des Finances a fermement rejeté cette idée. “L’Allemagne ne pense rien de bon d’un tel plan”, a-t-il dit à l’AFP, alors que Berlin prône une gestion au cas par cas des faillites bancaires.

Le Premier ministre français François Fillon a affirmé sa “conviction qu’aucune grande banque européenne ne devait être acculée à la faillite”.

Les gouvernements belge, français et luxembourgeois ont décidé mardi d’injecter 6,4 milliards d’euros dans le bancassureur franco-belge Dexia, deuxième victime en Belgique de la crise financière après le belgo-néerlandais Fortis.

En Italie, le ministère des Finances a annoncé qu’il “s’engage(ait) à adopter les mesures nécessaires afin de garantir la stabilité du système bancaire”, alors que la plus grande banque du pays, UniCredit, a été malmenée en Bourse.

Le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, a estimé mercredi qu’il y avait “un risque” que la crise financière ait un impact négatif sur le commerce mondial.

 01/10/2008 22:03:34 – Â© 2008 AFP