Mini-sommet européen sur la crise financière samedi à Paris

 
 
[02/10/2008 11:19:09] PARIS (AFP)

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à Marseille (Photo : Eric Feferberg)

Les chefs d’Etat et de gouvernement des quatre membres européens du G8 (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie) se réuniront samedi à Paris pour discuter d’une réponse européenne commune à la crise financière internationale, a annoncé jeudi l’Elysée.

La réunion, samedi après-midi à l’Elysée, rassemblera également les présidents de la Commission européenne José Manuel Barroso, de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker et de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, a précisé la présidence française dans un communiqué.

“Ce sommet a pour objet de préparer la contribution des membres européens du G8 aux prochaines rencontres de cette enceinte consacrées à la crise financière internationale”, a ajouté l’Elysée.

Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’Union européenne (UE), avait annoncé lundi vouloir organiser une telle réunion, mais la confirmation de sa tenue a tardé, alors que des divergences ont éclaté au grand jour entre les protagonistes sur la meilleure façon de sauver les banques en difficulté.

Le président français Nicolas Sarkozy a catégoriquement démenti jeudi que la France ait proposé l’idée d’un fonds commun européen de 300 milliards d’euros pour le sauvetage des banques mises en difficulté par la crise financière.

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à la sortie du Conseil des ministres à Paris (Photo : Eric Feferberg)

Mercredi, l’Allemagne avait très clairement rejeté une proposition attribuée à la France de créer un fonds commun aux Européens d’un montant de 300 milliards d’euros pour secourir les établissements financiers contaminés par les faillites en série survenues aux Etats-Unis.

Citée jeudi par le quotidien allemand Bild, Mme Merkel a répété que son gouvernement “ne peut pas et n’entend pas accorder de chèques en blanc aux banques, qu’elles se soient comportées de manière responsable ou pas”.

La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a démenti vouloir créer un tel fonds. Son entourage a réaffirmé jeudi qu’il n’y avait pas de telle proposition et qu’aucun montant n’avait été évoqué.

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à Berlin (Photo : Michael Gottschalk)

La polémique avait été entretenue mercredi par la pré-publication de déclarations de Mme Lagarde à un autre journal allemand, le Handelsblatt, dans lesquelles elle évoquait la création d’un tel fonds comme une “solution de secours européenne” destiné à sauver de la faillite les banques dans les “Etats de petite taille”.

Une source gouvernementale européenne à Berlin avait ensuite fait état d’une proposition formelle de la France et évoqué une dotation de 300 milliards d’euros, que Bercy puis Mme Lagarde elle-même se sont empressés de démentir. “Il y a eu des idées qui ont été échangées très en amont, il n’y a pas de propositions françaises, il n’y a pas de plan français, il n’y a pas de fonds français”, affirmait-on encore jeudi à Bercy.

Paris a laissé entendre dès mercredi qu’une telle idée avait été avancée par les Pays-Bas et le ministère néerlandais des Finances a confirmé jeudi avoir proposé aux pays de l’Union européenne la création d’un fonds commun de sauvetage des banques sans préciser comment il serait doté. Le Premier ministre néerlandais Jan Peter Balkenende devait rencontrer M. Sarkozy jeudi en début d’après-midi à Paris.

Un tel fonds, sur le mode du plan Paulson aux Etats-Unis, n’est “pas nécessaire en Europe” où le secteur financier est “plus stable”, a de son côté jugé jeudi M. Juncker.

En plus de cette polémique, la Grande-Bretagne a selon des informations de presse fait connaître son irritation face à l’attitude de l’Irlande, dont le gouvernement vient d’accorder une garantie sur les dépôts des épargnants dans six banques irlandaises, accentuant encore un peu l’impression de bisbilles au sein des grands pays de l’UE.

 02/10/2008 11:19:09 – Â© 2008 AFP