Pour Medvedev, la domination économique américaine est révolue

 
 
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ère allemande Angela Merkel et le président russe Dmitry Medvedev lors d’un forum sur le développement à Saint- Petersbourg, le 2 octobre 2008 (Photo : Alexander Nemenov)

[02/10/2008 13:04:44] SAINT-PETERSBOURG (AFP) Le président russe, Dmitri Medvedev, a estimé jeudi que l’ère de la domination économique américaine était révolue et suggéré un nouveau système financier “plus juste”, lors d’un forum au côté de la chancelière allemande Angela Merkel.

Les deux dirigeants ont plaidé pour une nouvelle “architecture financière” mondiale, en allusion à la crise financière qui déstabilise l’économie depuis plusieurs semaines.

Mme Merkel a par ailleurs une nouvelle fois dénoncé l’intervention militaire russe en Géorgie et posé la question du périmètre d’action des observateurs européens sur place.

“L’ère de la domination d’une économie et d’une devise a été reléguée au passé une bonne fois pour toutes”, a déclaré M. Medvedev lors d’un forum bilatéral animé par des représentants de la société civile, avant le sommet proprement dit entre M. Medvedev et Mme Merkel, à Saint-Pétersbourg (nord-ouest).

“Nous devons travailler ensemble à la création d’un nouveau système économico-financier plus juste, basé sur les principes de la multipolarité, la suprématie de la loi, et la prise en compte des intérêts mutuels”, a-t-il ajouté.

“Les événements de ces derniers temps confirment qu’un seul pays, même puissant, n’est pas en mesure d’être une sorte de +mégarégulateur+”, a-t-il ajouté en allusion aux Etats-Unis.

La chancelière a aussi appelé à tirer les leçons de la situation actuelle. “Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir souvent de telles crises. On a besoin de plus de transparence, plus de prévention du risque, plus de contrôle du risque”, a-t-elle dit.

Revenant sur le conflit armé russo-géorgien, Mme Merkel a répété que “la réaction de la Russie dans ce conflit n’avait pas été appropriée”.

“Nous devons encore parler du rôle de l’OSCE, des observateurs, voir comment il va se développer”, a-t-elle ajouté, semblant suggérer que les observateurs internationaux déployés en Géorgie ont vocation à se rendre aussi dans les territoires séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud.

La Russie refuse de céder à cette demande, affirmant que la décision appartient aux deux républiques sécessionnistes, dont elle a reconnu l’indépendance en août, au grand dam de l’Occident qui dénonce une atteinte à l’intégrité territoriale de la Géorgie.

Les deux dirigeants ont toutefois voulu mettre à profit le climat d’apaisement qui s’est installé alors que les soldats russes préparent leur retrait de Géorgie, hors territoires séparatistes, d’ici au 10 octobre.

A la veille de la fête nationale de l’Unité allemande, la chancelière a “remercié la Russie et (le dernier numéro un soviétique) Mikhaïl Gorbatchev pour leur rôle courageux” dans la réunification.

M. Medvedev a souligné pour sa part que “le temps du Mur de Berlin et de la guerre froide était révolu”.

Ces consultations – qui ont lieu une fois par an, en alternance en Russie et Allemagne – ont été toutefois limitées cette année à une journée seulement et comprenaient moins de ministres que d’ordinaire, signe que les relations bilatérales n’ont pas retrouvé tout leur éclat.

Elles seront surtout placées sous le signe du renforcement de la coopération économique.

Les milieux d’affaires allemands tiennent à “une approche pragmatique et non idéologique envers la Russie”, soulignait ainsi jeudi, parmi d’autres, le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta.

“La Russie est pour nous un marché intéressant et j’invite la Russie à venir gagner des parts de marché chez nous sur la base de la réciprocité”, a d’ailleurs lancé Mme Merkel.

L’Allemagne est le premier partenaire commercial de la Russie, le volume des échanges entre les deux pays devant atteindre un record de 60 milliards de dollars cette année, contre 52,8 mds en 2007, selon le Kremlin.

 02/10/2008 13:04:44 – Â© 2008 AFP